Harcèlement, coups, mépris se déclinent aussi au masculin
Publié
par
Yves Greis
le 02/01/2025 à 17:01
Le nouveau dispositif, appelé ” Service d’assistance aux hommes victimes de violence domestique “, est hébergé par l’association InfoMann. Cette association se considère depuis longtemps comme un « save space » (un refuge) pour les hommes. L’association promeut des relations respectueuses mutuellement.
Contrairement à la situation précédente, InfoMann ne doit plus attendre qu’une victime se manifeste pour pouvoir l’aider. Le nouveau service reçoit les rapports d’intervention de la police et du parquet et peut ensuite prendre contact avec la victime pour l’accompagner dans ses démarches administratives et juridiques et lui apporter un soutien psychologique, explique Walid Megharbi, responsable d’InfoMann.
La ministre de l’Égalité et de la Diversité, Yuriko Backes, a déclaré à propos de la création de ce service : « Cette inauguration est une étape décisive dans les efforts du ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité (MEGA) pour compléter l’offre de services aux victimes de violences domestiques, en mettant cette fois l’accent sur la prise en charge des hommes victimes ».
Hébergement d’urgence
La base de cette nouveauté est une loi qui exige des centres d’accueil pour les victimes (et d’ailleurs aussi pour les auteurs) de violence domestique. Les victimes masculines devaient toutefois jusqu’à présent s’adresser à ” Femmes en détresse “. Celui-ci a par exemple déjà collaboré avec InfoMann lorsqu’il s’agissait d’hébergement d’urgence, car elle ne dispose elle-même que d’hébergements pour femmes. Il s’agissait néanmoins d’une situation extraordinaire qui a été résolue.
Selon le genre de la victime, la police se comporte différemment, rapporte Walid Megharbi. Pour les hommes, il n’y a généralement pas de danger de mort – mot-clé : féminicide – mais il critique l’approche de certains policiers. Ils recommandent parfois à la victime d’aller se promener et de revenir dans une heure, lorsque la situation se sera calmée. Un revers de la médaille du patriarcat.
Walid Megharbi explique le travail à l’aide d’un exemple réel. Un homme a été victime de violences et a appelé la police. Suite à cela, il a été expulsé de son logement (et non l’auteur présumé). L’association a soutenu l’homme dans ses démarches pour faire annuler cette décision.
Qui agresse qui ?
Mais qui sont les auteurs ? Cette année, l’association a eu connaissance de 89 cas de violence domestique (violence entre partenaires et violence au sein de la famille). Dans la plupart des cas, il s’agissait de violence exercée par la compagne. Dans une petite partie de ces cas dont l’association s’occupe, il s’agit de violence de la part de membres de la famille, explique Walid Megharbi. Parmi les cas enregistrés, il n’y avait qu’un seul couple homosexuel impliqué, dans lequel un homme a donc été agressif envers son partenaire.
Celui qui se consacre à la violence envers les hommes risque de se voir reprocher de vouloir minimiser la violence envers les femmes. Mais ce n’est en aucun cas dans l’intérêt d’InfoMann, explique Walid Megharbi. C’est pourquoi ils ont préalablement consulté des associations féministes. Mais ce type de violence existe bel et bien, même si les femmes restent les plus nombreuses à en être victimes,.
Les services de l’association sont gratuits pour les Luxembourgeois comme les frontaliers. Afin de sensibiliser davantage à ce sujet, l’organisation organisera en janvier une exposition sur la passerelle de la Gare centrale .
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