Lors de la conférence de ce matin, le message était clair. La loi Besson du 5 juillet 2000 qui désigne les gens du voyage comme :“les personnes dont l’habitat traditionnel est constitué de résidences mobiles”, n’est plus adaptée. Elle oblige notamment les villes de plus de 5.000 habitants à aménager des terrains pour les accueillir.

Nous sommes une région dynamique et proche d’un pays opulent qu’est le Luxembourg, cela incite de plus en plus les gens du voyage à s’installer ici“, explique le maire de Thionville.

Ras-le-bol

D’une voix unanime, les maires des communes autour de Thionville dénoncent leurs inquiétudes face aux dégradations causées par ces nomades. “Ils coupent les clôtures, tronçonnent la végétation, cassent les compteurs électriques, pillent le matériel sportif. Ils s’installent sur des terrains privés et sportifs“, explique Laurence Herfeld, maire de Manom.

“Nos territoires sont en alerte sécheresse, nous demandons à la population de faire attention mais les gens du voyage se branchent sur les bornes incendie pour remplir leurs piscines ou laver leurs caravanes.”, poursuit la maire de Yutz, Clémence Pouget.

“Avant ils restaient deux mois, maintenant ils sont là toute l’année à 10km autour de Thionville. Ils sont semi-sédentarisés.”, renchérit le maire de Basse-Ham, Bernard Veinnant.

3 semaines à un mois pour les expulser

Il faut compter entre 3 semaines et un mois pour les expulser. Ils partent mais s’installent dans la ville à côté. Après leur départ, ils laissent les terrains dans un état déplorable. Chaque week-end est un moment de crainte d’une nouvelle installation sauvage. Les élus sont à l’affût de la première caravane qui s’installe pour le plus vite possible envoyer la police municipale pour empêcher le reste de s’installer. Parfois ça marche, d’autres fois il est trop tard.

Olivier Postal, maire de Terville rappelle les propos tenu par Gabriel Attal “tu cassestu réparestu salistu nettoiestu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter“. Ces gens qui engendrent des problèmes d’ordre public peuvent faire craindre à un drame. D’ailleurs, Mme Herfel ajoute : “Faut-il attendre un drame pour réagir ?“.

Que demandent les élus ?

Voici quelques unes des doléances résumées par Pierre Cuny, maire de Thionville :

  • Quand un territoire, comme c’est le cas en Moselle, est en règle avec la loi, celle-ci doit aussi permettre d’agir contre toute occupation illégale, sans devoir attendre un mois que l’expulsion soit effective.
  • En cas de dégradation, les sanctions doivent être exemplaires. Les vols et les dégradations doivent être facturés et punis.
  • Une protection renforcée pour les élus.
  • Que l’État mette à disposition des terrains qui lui appartiennent…

Les enfants non scolarisés

Les élus s’inquiètent aussi des nombreux enfants qui sont parfois scolarisés quelques semaines puis qui repartent….

Un élu explique “En Allemagne, on oblige les enfants à être scolarisés. Il faudrait que ce soit pareil en France pour leur apprendre à respecter les biens communs et la République”. Seuls 2% des enfants du voyage seraient scolarisés.