Après l’Allemagne, voilà la France souhaitant se montrer plus vigilante sur les entrées et sorties à ses frontières. Ainsi, Paris vient de faire part de cette intention à la Commission européenne, annonçant un renforcement des contrôles douaniers et policiers dès le 1er novembre. Cela concernerait donc potentiellement l’Italie🇮🇹, l’Espagne🇪🇸, la Suisse🇨🇭, l’Allemagne🇩🇪 mais aussi 🇧🇪Belgique et 🇱🇺 Luxembourg…

Officiellement, ces contrôles plus sévères pourraient durer jusqu’au 30 avril. La France épuiserait alors la durée maximale de 6 mois autorisées pour pareille mesure se devant d’être temporaire. Sachant que, du côté de Paris, on justifie ce renforcement en raison notamment d’une « menace sérieuse pour l’ordre public et la sécurité intérieure due à des activités terroristes ».

La mesure annoncée ne devrait pas seulement concerner les 73 km de frontière terrestre avec le Luxembourg, les 451 km avec l’Allemagne ou les 620 km avec la Belgique. En effet, le gouvernement français souhaite également résoudre la situation tendue sur ces zones côtières (en particulier du côté de Calais et Dunkerque), ce qui conduit à des « violences entre migrants » et à des situations dangereuses avec les gardes-frontières.

Ministres de l’Intérieur en contact

Parmi les voix critiques, le Premier ministre luxembourgeois n’a pas tardé à se faire entendre. Profitant d’un sommet européen, Luc Frieden a exprimé son mécontentement à l’égard de la mesure, directement au président français Emmanuel Macron. Le même reproche étant aussi adressé au chancelier allemand, Olaf Scholz.

« J’ai clairement dit aux deux collègues que je ne pensais pas que ce soit là une bonne idée », a commenté Luc Frieden. Le dirigeant luxembourgeois estime, au passage, avoir rencontré plus de compréhension de la part d’Emmanuel Macron que de la part de son homologue allemand.

Entre les deux politiciens, il a été convenu que le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et son vis-à-vis au Grand Duché Léon Gloden aient prochainement un entretien téléphonique sur cette question. Le Luxembourg n’appréciant guère de voir le flux des quelque 122.000 frontaliers français perturbé plus que d’habitude par ce type d’initiative… « L’impact sur les frontaliers français sera minimisé », veut croire Luc Frieden.

Du côté allemand, Léon Gloden s’est déjà rapproché de la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, pour œuvrer à ce que les perturbations à la frontière soient aussi faibles que possible.

Appel syndical

Le LCGB vient de relancer Luc Frieden, ses ministres des Affaires étrangères Xavier Bettel et de l’Intérieur Léon Gloden pour qu’ils interviennent immédiatement « auprès de la Commission européenne et des autorités françaises et allemandes pour défendre des frontières ouvertes au sein de l’UE telles que prévues par l’Accord de Schengen et garanties par la principe de la libre circulation des personnes ».

Pour le syndicat, les contrôles aux frontières allemandes ont « déjà créé des bouchons récurrents et importants pour les 53.000 frontaliers allemands, au point que le LCGB a reçu de nombreuses réclamations. Les contrôles à la frontière française risquent également d’impacter considérablement les temps de trajet des 123.000 frontaliers français ainsi que toutes les routes en direction de la France, déjà régulièrement embouteillées sans contrôles aux frontières ».

 

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