France-Luxembourg : Martine a mené sa vie de château
Publié
par
Chrystelle Thevenot
le 30/11/2020 à 06:11
Martine, 68 ans est une des femmes marquantes de la Grande Région transfrontalière.
Elle a débuté sa carrière chez Fiat Auto France, puis France 3 puis a été appelée à RTL 9 comme directrice de la communication. Elle a ensuite créé son agence de presse avec comme par hasard des clients implantés au Luxembourg (Arcelor Mittal ).
Elle est issue d’une famille binationale : « Mon grand-père luxembourgeois est venu avec sa famille, dont mon père, Paul André Hentges, s’installer à Terville en Moselle, pour travailler dans la sidérurgie. A l’époque, on n’hésitait pas à quitter le Luxembourg pour trouver du travail en France. Celà m’émeut encore maintenant. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas » précise-t-elle.
Arrière petite fille de Nicolas Hentges de Bettembourg, Martine est très fière de son arbre généalogique luxembourgeois et français même si elle recherche quelques branches manquantes.
La vie de frontalière : elle connaît bien : bouchons pour se rendre au travail, vie à 2000 à l’heure, être à 100% de ces capacités, gagner de l’argent pour vivre mieux, la fatigue des fins de semaine… : « J’ai adoré cette vie. Et puis, un jour, on se pose les bonnes questions et on se demande si on a pas mieux à faire, ailleurs » se remémore-t-elle. Elle a économisé durant de nombreuses années, pour s’offrir une vie de château…enfin presque !
Du Luxembourg aux Vosges : un aller, sans retour !
Passionnée des vieilles pierres, en 2004, elle a, avec son époux, acheté «La Manufacture Royale » située à Bains-les-Bains , une station thermale des Vosges.
En demi sommeil depuis plusieurs années, la manufacture est un bel ensemble du XVIIIe siècle qu’elle décide d’acquérir. Avec cette transaction, Martine deviendra « propriétaire » d’un « village-usine », comprenant des locaux de production, de stockage, d’un barrage hydraulique, de logements et d’une chapelle, l’ensemble représentant 15 000 mètres carrés bâtis sur 20 hectares.
Durant près de 16 ans, elle transforme tout au sein de la manufacture et aménage des logements en gîtes meublés, des maisons et des chambres d’hôtes : « Nous avons deux cibles principales, les curistes, qui fréquentent la station thermale pendant trois semaines, et les touristes, notamment les amateurs de patrimoine, qui effectuent des séjours de différentes durées », précise Martine, qui ajoute avoir aménagé en partie le château qui n’avait pas été habité durant 80 ans et une dizaine d’autres maisons, loués à l’année.
Une association de sauvegarde du patrimoine, destinée particulièrement à la restauration et à l’entretien de la chapelle, a été créée.
Un travail de labeur qui l’a rendue heureuse. Et des petits plaisirs qui lui ont permis de tenir le coup : « Le domaine sert également de cadre à des tournages de film comme « Indigènes » de Rachid Bouchareb en 2005, ou récemment « Le voyageur » avec Eric Cantona pour une série de France 3 » se félicite-t-elle.
Revente du patrimoine à un luxembourgeois
Depuis sa retraite, Martine a décidé de céder son bien, et mettre le pied à l’étrier d’un repreneur passionné. Le domaine est en vente au prix de 2,1 millions d’euros. Le patrimoine est toujours le meilleur placement surtout à l’heure actuelle .
Elle a l’objectif « de le concéder de préférence à un luxembourgeois » afin de laisser un peu d’elle dans son pays d’origine.
Comme quoi, frontalier un jour, frontalier toujours !
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