Rarement une réponse parlementaire n’aura autant ressemblé à l’Arche de Noë. Pourtant dans l’échange entre le député Jeff Engelen et le ministre luxembourgeois de l’Agriculture Claude Haagen il est question d’araignées, de serpents, de cerfs, de cochons, de chiens, de chats, de dindes, de lapins, de chiens.. Autant d’animaux qui, hélas, ont eu à subir la négligence ou la violence de l’homme.

Ainsi, l’interpellation du député a permis de mettre en lumière les effets de la loi sur la maltraitance animale en vigueur au Grand-Duché depuis 2018. Et en cinq ans, ce ne sont pas les signalements de (mé)faits qui ont manqué : 272 au total sont ainsi parvenus depuis le nouveau texte. Des particuliers ou des vétérinaires signalant des conditions d’existence inadaptées, une alimentation insuffisante, des mauvais traitements physiques, etc.

Evidemment, les autorités n’ont pas négligé ces affaires concernant soit des animaux domestiques, soit des bêtes d’élevage. Le plus souvent, un simple rappel à l’ordre a suffi à rétablir la situation. Mais parfois, l’issue a été plus tragique.

Ainsi, le ministre ne cache pas que, depuis 2018, il a fallu procéder à l’euthanasie de 13.674 bovins ou porcs. L’état de santé des animaux justifiant l’intervention fatale des services vétérinaires.

Le Luxembourg en pionnier

Des signalements sont aussi remontés jusqu’aux magistrats. Le Parquet, en cinq ans, a ainsi été destinataire de 62 signalements de faits graves à la Justice. Des actes de méchanceté, des négligences sur la nourriture ou la boisson proposée, des sites d’élevage inadéquates ont ainsi fait l’objet de procédures et 19 ont fini par entraîner la condamnation des auteurs.

L’administration a ainsi relevé 4 peines de prison (avec amende) et 15 sanctions financières parmi les jugements prononcés depuis 2018 sur ce type de délit. Des peines auxquelles les juges on,t ajouté des interdictions de possession d’animaux le plus souvent.

Mais, dans le respect de la loi de 2018, les autorités ont aussi réprimandé à cinq reprises des Luxembourgeois détenteurs d’espèces ne figurant pas sur la liste des animaux tolérés. Animaux sauvages, dangereux, en voie d’extinction et même “bêtes de cirque”.

Pour rappel, une des grandes avancées de la loi de 2018 a consisté à l’interdiction de tuer des animaux pour des raisons économiques. Le Luxembourg étant le premier Etat, par exemple, à dire non au broyage des poussins mâles ou à l’exécution de veaux mâles pour la production de lait.

 

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