Au vu de la flambée des cours du bois, de l’électricité, du gaz ou du mazout, nombreux sont ceux qui cherchent un plan B à leur mode de chauffage. A 37 ans, Marko Klacar a bien une alternative à proposer : du marc de café compressé. Entretien avec l’initiateur du projet Capriole.

Alors comme ça, nos restes de café seraient le combustible de demain ?

Marco Klacar : « Je ne dis pas LE combustible, mais une solution envisageable. Prenez ces millions de tonnes de restes de café, séchez-les, compactez-les et vous obtiendrez une briquette qui peut s’allumer comme une bûche et servir dans un poêle ou une cheminée avec un excellent rapport thermique.

En cela, Capriole est géniale car elle démontre aux gens que nous pouvons trouver des moyens nouveaux et innovants d’utiliser des déchets qui semblaient inutiles au départ. »

A quel stade en est votre projet ?

« Pendant la phase d’homologation de notre invention, nous avons déjà compressé près de 100 kg de marc de café. De quoi produire suffisamment de briquettes pour expédier à des amis et des clients potentiels. Le brevet est déposé depuis peu, et nous réglons les derniers détails de propriété intellectuelle.

Actuellement, nous démarchons un peu partout dans le monde pour présenter nos "cubes" et la machine qui les produits. Notre premier marché sera bien entendu l’Europe mais nous présenter aux Etats-Unis, en Angleterre, à Dubaï ou en Amérique du Sud fait partie de notre stratégie de développement. Là où l’on boit du café et où l’on se chauffer, il y a un marché. Cela fait pas mal d’endroits du coup….

En attendant une petite levée de fonds, nous sommes soutenus par plusieurs agences publiques du Luxembourg intéressées par cette innovation.»

Où trouver le café nécessaire à la fabrication de suffisamment briquettes ?

« Auprès des producteurs de café en poudre mais aussi des bistrots qui en servent ou des ménages qui en consomment. Chacun à son échelle peut devenir producteur de son mode de chauffage ou participer à une économie circulaire autour de ce produit anti-gaspi. »

La combustion des briquettes de café ne dégage-t-elle pas d’odeur ?

« C'est la question la plus fréquente que l’on nous pose ! Mais non, si les cubes sentent effectivement le café, leur combustion ne dégage aucun parfum particulier. Par contre, il produit beaucoup de chaleur à moindre coût. »

Vous n’êtes pas seul à croire en cette invention…

« Effectivement, je suis associé avec Alfons Schramer qui possède et exploite Mondo del Caffe (à Echternach). Spécialiste de cet ingrédient et de la torréfaction, il m’a vite suivi dans Capriole.

Personnellement, je suis né et j'ai grandi à Suède. J’ai rejoint le Luxembourg en 2015, pour y étudier la gestion de fortune. Cela après avoir obtenu un diplôme en conception de systèmes informatiques à l'Université de Stockholm. Mais maintenant je vis au Grand-Duché ! »

Comment vous est venue l’idée ?

« A l’été 2020, j’ai dû rester en quarantaine à cause d’une infection Covid… et là, je réfléchissais à que faire d’autre que du compost avec tout le marc de café que j’avais. C’est là que j’ai imaginé de transformer cette « poudre brune » en petits cubes agglomérés comme nos ainés avaient leurs boulets de charbon. Et cela a fonctionné ! »

 

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