Maintenant, au travail messieurs ! Après avoir savouré leur succès respectif aux législatives, déposé les armes électorales pour devenir partenaires éventuels dans une future majorité, écouté analyses institutionnelles, voix de la société civile et demandes des partenaires sociaux, Chrétiens-sociaux (CSV) et Libéraux (DP) vont devoir s’atteler à la plus rude des tâches : définir une plateforme commune de gouvernement.

Même si l‘alliance des deux formations n’a rien de contre-nature, pour chacune il va maintenant falloir faire un pas vers l’autre, renoncer à certaines ambitions. Car Luc Frieden a ainsi fixé son projet : écoutez d’abord, négocier ensuite. On en est là. Douze groupes de travail ont ainsi été constitués, ils vont se réunir pour échanger, plus ou moins vivement, sur un programme d’actions.

Deux semaines de dialogue sont maintenant programmées donc. L’idée étant d’avoir une base solide d’ici la Toussaint. Une grande séance plénière devant alors se réunir, le 6 novembre, au Château de Senningen pour voir si le “paquet” convient aux uns et autres. Si le DP ne regrette pas certaines frilosités des conservateurs et si le CSV adopte les positions plus audacieuses des libéraux. Les premières pistes devraient être annoncées au cours d’une conférence de presse organisée vendredi 20 octobre.

Une équipe rôdée

En 2018, la précédente majorité (Déi gréng, DP, LSAP) avait accouché d’un texte de 248 pages… Accord de coalition comprenant aussi bien l’annonce d’un toilettage de la Constitution que des avancées sur la dépénalisation du cannabis ou… une nouvelle grille fiscale. Le dossier n’a guère évolué depuis (crises obligent) mais les nouveaux duettistes se sont engagés à faire avancer le sujet.

Luc Frieden a aussi fait entendre qu’il ferait de la lutte contre la pauvreté la priorité n°1. Il faudra voir comment cela se concrétise. Tout comme la volonté de voir l’économie nationale conserver son Triple A et, comme l’a affirmé le formateur, que le Luxembourg dispose à l’avenir « d’entreprises fortes, d’emplois intéressants et de qualité et une fonction publique qui fonctionne bien ».

Et puis il y a la sauvegarde du rang de la Place financière, l’élan dans la transition écologique, la lutte contre l’inflation, la vigilance sur le chômage, la douloureuse question de la mobilité, le dossier brûlant du sauvetage du secteur de la Construction

Une chose est sûre : les discussions ne se feront pas entre novices. Nombreux sont ceux qui, à la table des négociations, ont soit un passé de député ou de ministre à leur curriculum vitae. Á commencer par les deux têtes de listes, Xavier Bettel (10 ans Premier ministre) et Luc Frieden (15 ans ministre des Finances, notamment).

 

Retrouvez-nous aussi sur Instagram