Dépanner plutôt que jeter, ça paye avec le “bonus réparation”
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 15/12/2022 à 17:12
10 euros pour faire réparer cette bouilloire qui ne chauffe plus. 15€ pour ce vélo dont l’assistance électrique est à la peine. 25€ pour voir ce qui ne va plus dans ce lave-vaisselle : bienvenue dans les “petits arrangements” du bonus réparation made in France.
Car, depuis ce 15 décembre, voilà ce dont peuvent bénéficier les Français qui viennent chez un réparateur labelisé QualiRépar pour faire refonctionner un appareil électroménager défaillant. Et la liste de se poursuivre avec 10€ pour fer à repasser, 20€ offerts sur les frais de remise en état d’une cuisinière, 30€ pour un téléviseur. Le maximum du coup de pouce étant fixé à 45€ pour le dépannage d’un ordinateur portable (à partir d’une facture de 180 € dans ce cas).
Au total, une trentaine de pièces d’électroménager sont incluses dans ce nouveau dispositif.
Si l’Etat français se montre si généreux, c’est primo parce qu’il veut que les citoyens ne jettent plus systématiquement leurs appareils en panne aux déchets. Secundo, parce que cette ristourne est accordée en ponctionnant dans un fonds alimenté par les fabricants eux-mêmes. Une réserve de 410 millions d’euros est ainsi disponible pour les six ans à venir.
Des exemples côté Allemagne
Via cette manne, la “ristourne” incitative devrait approcher les 10% du coût de réparation. Mais surtout elle devrait faire baisser le poids de ce type de produits dans les déchets ménagers. Des appareils qui finissent leur vie au pire dans la nature, au mieux dans une filière de recyclage, le plus fréquemment dans les poubelles communes.
Plus d’économie circulaire, moins de pollution : le système a de quoi séduire a priori.
Pour autant, la France va-t-elle servir de modèle à ses voisins ? Trop tôt pour le dire. Mais déjà, en Allemagne, le ministère de l’Environnement de Thuringe propose ce type d’encouragement financier. Il va même jusqu’à prendre à ses frais 50% de la facture, avec un plafond de 100€. Mais la mesure locale n’a pas encore déployée à l’échelle nationale.
En Belgique, aucun projet de la sorte ne semble dans les tuyaux.
Le Grand-Duché agit autrement
Par contre, au Luxembourg, l’idée pourrait séduire. Le député Max Hahn (DP) l’avait suggérée voilà un an dans une question parlementaire. Idem pour Paul Galles (CSV). Mais aucun des trois ministres qui lui leur avaient répondu (Economie, Energie et Environnement) n’avaient envisagé la mise en place de ce modèle d’aide.
- A lire : Au Luxembourg, on jette gros
Pourtant, ce ne sont pas les produits électriques usagés qui manquent dans les déchetteries ou lors des collectes de déchets : plus de 6 000 tonnes rien qu’en apport volontaire, et certainement de l’ordre de 500 tonnes supplémentaires via le tri des ordures des ménages.
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