L’objectif reste le même pour le Luxembourg : avoir réduit, d’ici 2030, de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à ce que le pays diffusait dans l’air en 2005. Pour l’heure, le pays tient ses prévisions, et fait même mieux tel que viennent de le relever les ministère de l’Energie et de l’Environnement.

Ainsi, en 2022, le Grand-Duché a “seulement” émis l’équivalent de 7 millions de tonnes de CO2. Un bilan en baisse de 12 % sur un an. Et si la diminution est conséquente, les ministres Claude Turmes et Joëlle Welfring sont surtout heureux de constater que le bilan 2022 se situe en-deçà du quota que le pays s’était fixé.

Depuis que le Luxembourg a présenté sa feuille de route, en 2020, il aura donc toujours tenu ses scores environnementaux en matière de gaz à effet de serre émis.

Mais ce satisfecit ne doit pas cacher une autre réalité, plus cruelle : par habitant, le pays reste en Europe celui qui émet le plus ce type de polluants. De l’ordre de 14 millions de tonnes, soit le double de la moyenne enregistrée dans l’UE.. C’est dire si, collectivement, chacun peut mieux faire.

Et ce qui est vrai pour les particuliers l’est surtout pour l’ensemble des acteurs économiques du pays. Chacun d’entre eux étant “invité” à se montrer plus vigilant des rejets engendrés dans l’atmosphère par ses activités. A ce titre, industrie et construction restent toujours au-delà de l’allocation d’émission “permise”.

Certes, industrie et construction ne sont pas les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre à l'échelle nationale (3 fois moins que les transports) mais leurs émissions, en 2022, ont dépassé de 13 % le quota fixé. Le plus préoccupant surtout, c'est que les volumes émis ont en réalité progressé depuis 2005... Pas tout à fait l'optique du gouvernement donc mais les ministres Turmes et Welfring de "féliciter" tout de même ces deux branches car « l'écart entre les émissions et les allocations des émissions a pu être réduit sensiblement pour ces deux secteurs en 2022 ».

Oon remarque aussi un débordement du côté des émissions dues aux bâtiments qu'ils servent pour l'habitat ou les bureaux ou pour les activités de traitement des déchets et stations d'épuration.

Afin de réduire l'empreinte carbone des moyens de transports, le gouvernement compte toujours actionner "le bâton". Cela via le maintien (et l'augmentation) de la taxe CO2 s'appliquant sur le prix des carburants. L'idée étant que plus diesel et sans-plomb seront chers, moins résidents et frontaliers seront tentés de se déplacer avec des motorisations thermiques...

Si la taxe en question ne vaut "que" pour quelques cents par litre à la pompe, elle peut peser au final sur les budgets des ménages ou des entreprises. Les incitant à passer vers des moyens de transport collectifs (moins polluants comme bus ou rail) ou ne nécessitant pas de carburants d'origine fossile.

Cette taxe augmentera de 5 euros/tonne de CO2 pour se monter à 35 €/t à compter du 1er janvier 2024. Mais d'ores et déjà, le gouvernement luxembourgeois a planifié une progression jusqu'en 2026. La taxe atteignant alors les 45€/t.

 

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