Cette galaxie trouble qui entourait le 1er satellite luxembourgeois
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 25/07/2023 à 12:07
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Si le programme est tenu, c’est normalement cette année que le satellite LUXEOSys sera lancé. Un engin d’observation de la Terre qui, avant de se positionner en son orbite à 450 km d’altitude, aura donné déjà donné le tournis aux députés luxembourgeois. En effet, depuis l’annonce du projet, la facture sera passée de 170 millions d’euros pour décoller vers les 350 M€ !
Au ministère de la Défense, François Bausch (déi Gréng) s’était déjà expliqué de ce doublement de l’investissement. Tentant d’argumenter lors d’une conférence de presse pleine d’embarras, en 2020, que son prédécesseur Etienne Schneider (LSAP) avait sans doute omis de compter la maintenance complète du système. Un oubli à 180 millions donc…
Cette semaine, la Commission du Contrôle de l’exécution budgétaire a remis son rapport sur la façon opaque dont, finalement, ce dossier a été présenté à la Chambre des députés. Guy Arendt, co-rapporteur du rapport, n’hésite ainsi pas à parler de « précipitation » dans les préparatifs du projet de loi de finance 2018 qui devait lancer ce 1er satellite souhaité par le Grand-Duché.
De fait, quand ils ont dit banco au dossier, les députés ne se sont vus présenter “uniquement” la facture d’acquisition et de lancement de l’appareil. La construction d’antennes permettant le transferts des données saisies depuis l’espace, la gestion opérationnelle sur les 10 ans de fonctionnement de l’engin ou les moyens de diffusion des images enregistrées n’auraient ainsi pas été pris en compte dans l’addition présentée.
Sincérité, vigilance
Autre trouble souligné par Nancy Arendt, l’autre co-rapportrice : aucune évaluation des retombées économiques du projet n’a été démontrée. Pourtant, les initiateurs de LUXEOSys assuraient qu’une partie des images captées allaient être fournies à des utilisateurs civils et organisations internationales comme l’Union européenne, l’OTAN, l’ONU ou l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Sauf qu’une fois le projet approuvé voilà cinq ans, il n’y avait plus moyen de faire machine arrière. En 2020, le ministre de la Défense avait ainsi prévenu : « Si nous décidons de stopper le projet, nous perdons la somme de 145 millions d’euros »…
Pour la Commission de contrôle, l’avertissement est sérieux. Et le doute plane toujours dans les esprits pour savoir si le dossier a bien été présenté « en toute transparence et sincérité » comme la loi l’exige… Les investigations menées par la Cour des comptes ne dit rien sur cette question de moralité.
Reste que dans ses conclusions, le rapport invite le gouvernement (celui-ci et les suivants !) à « présenter ses projets de loi de financement en se basant sur une analyse complète et détaillée des projets ». Mais de partager aussi les torts en insistant sur la nécessaire vigilance que doivent avoir les parlementaires sur le suivi financier d’investissements aussi conséquents. Comme ils le font pour des aménagements de plus de 40 M€, les fameux “grands chantiers”.
Signe que, décidément, le dossier LUXEOSys était né sous une bien mauvaise étoile, il convient aussi de rappeler qu’en 2021, une société belge avait dénoncé devant la justice le marché public attribué à un consortium belgo-allemand sur le contrat de 60 millions concernant les opérations et de maintenance au sol du satellite. Le tribunal administratif n’avait alors pas fait droit à ce recours.
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McCandless
Beaucoup de ces projets voulus par quelques personnes ayant un pouvoir de décision, avec un ego surdimensionné, arrivent à convaincre les décideurs biens souvent peu ou pas au fait de cette technologie, sans donner toutes les informations techniques et financières, pour se lancer dans un projet.Dans ce cas un satellite sans antennes de réception des données au sol, sans traitement des données, coût du lanceur inclus? Le satellite est construit avec un enorme depassement du budget. Ça fait beaucoup d'oublis mais personne n'a réagi.... Une procédure pour le moins , mise à mal. Mais il est tres facile de convaincre ceux qui donneront leur aval quand ces personnes n'ont aucune connaissance dans le domaine concerné.