Il est toujours difficile de savoir quand la marée basse va s’arrêter. Et ce qui est vrai pour les touristes des plages de Blankenberge, l’est tout autant pour des millions de Belges qui voient, année après année, le nombre de distributeurs de billets à leur disposition reculer. Sombre horizon. Plus de 8.000 appareils en service en 2017, 5.900 en 2021, tout juste 3.049 en cet été 2023…

Ainsi, en douze mois, le Royaume aurait “perdu” 376 points de retrait. Et si le recul correspond au volume enregistré ces derniers temps, pour de nombreux usagers, le phénomène devient de plus en plus incompréhensible.

En effet, l’information tombe alors qu’en mars dernier le gouvernement fédéral se satisfaisait d’avoir trouvé un accord avec les établissements bancaires pour remonter la jauge. L’objectif avait même été claironné par les ministres de l’Economie, des Finances et la secrétaire d’Etat à la protection des consommateurs : disposer de 4.000 distributeurs sur l’ensemble du territoire en… 2024.

Des files d’attente dans la capitale

Au sortir de leur rencontre avec la Fédération belge du secteur financier (Febelfin) et le réseau Batopin (Belfius, BNP Paribas Fortis, ING et KBC), Pierre-Yves Dermagne, Vincent Van Peteghem et la Alexia Bertrand affichaient de francs sourires. Mais aujourd’hui, force est de constater qu’il va être dur de retourner la vapeur aussi fort et vite qu’annoncé.

Reste que l’accessibilité à l’argent liquide constitue une préoccupation majeure dans le pays, au point que dans l’accord convenu il était entendu que chaque commune belge dispose a minima d’un bancomat sur son territoire. Et voilà bien le point où tout bascule : on retire ici en assurant remettre là, mais pour l’heure le solde reste négatif.

Dans les tractations menées, les partenaires s’étaient entendu à la fois sur un volet rural (pour renforcer le taux de couvertures des citoyens se trouvant à 5 km d’un appareil) mais aussi sur les adaptations à mener en périphérie des agglomérations ou au cœur même des villes.

Car, même en secteur urbain -et notamment en région bruxelloise- il n’est pas rare de voir des files d’attente se former devant les trop rares distributeurs encore en fonction.

La rareté est telle qu’une application a même été créée pour permettre à chacun en Belgique de localiser la borne de retrait la plus proche de l’endroit où il se trouve… Ailleurs, ce sont des pétitions qui s’organisent pour réclamer le retour du distributeur démonté. Non loin du Grand-Duché, c’est notamment le cas à Durbuy actuellement.

🇱🇺 Au Grand-Duché, les distributeurs de billets courent également de moins en moins les rues. Coût du dispositif trop élevé, de moins en moins de transactions en liquide, trop de risques de dégradations ou d’attaques : les raisons sont les mêmes qu’ailleurs. Ainsi, après avoir connu leur golden age en 2018, les bancomats connaissent eux aussi des années plus sombres.

Reste que des quatre pays de la Grande Région, c’est encore au Luxembourg que la concentration de guichets automatiques est la plus forte. Au moins au prorata du nombre global d’habitants. Le podium étant complété ensuite par 🇩🇪 l’Allemagne derrière la 🇫🇷 France.

Dans l’Hexagone d’ailleurs, afin de « pérenniser durablement le libre-service bancaire », BNP Paribas, Société Générale et Crédit Mutuel Alliance fédérale, qui possède le réseau CIC, vont commencer à partir du quatrième trimestre 2023 à mettre en commun leurs 15.000 DAB.

 

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