Les histoires d’amour commencent toutes ainsi. Tout va pour le mieux. Il en est ainsi, depuis les législatives, entre les Chrétiens-sociaux (CSV) et les Libéraux (DP) luxembourgeois. Pourtant, depuis dix ans, les premiers n’ont eu de cesse de critiquer les autres. Pourtant, une décennie durant, Xavier Bettel et les siens ont fait alliance avec Verts (déi Gréng) et socialistes (LSAP). Mais, miracle de la politique, tout ça, c’est du passé…

Enfin pour l’instant. En deux semaines de rencontres, pourparlers, négociations, rien n’a semblé venir ternir le coup de foudre électoral entre les deux formations. « Esprit collégial », « d’accord sur l’objectif », « on tire dans la même direction », « aucune divergence de vue fondamentales » : les mots doux ne cessent d’être échangés à chaque sortie de réunion. Et le formateur du prochain gouvernement, Luc Frieden, ne cesse de souligner cette entente.

Ce 24 octobre déjà, on verra quel visage affiche cette nouvelle majorité. En effet, la Chambre des députés fraîchement désignée sera installée. Soixantaine parlementaires parmi lesquels, immanquablement, le futur exécutif viendra piocher quelques têtes. Qui sait, parmi les 14 ministres élus comme parlementaires, certains pourraient retrouver un portefeuille.

Le prochain “date” amoureux

Á l’heure de désigner les douze groupes de travail chargés d’établir un programme d’actions, déjà certains “anciens” se sont placés (Bettel sur l’Europe, Yuriko Backes Finances, Max Hahn Famille, Claude Meisch Éducation). Côté CSV aussi, on a placé quelques pions intéressants sur l’échiquier : Léon Gloden (Justice), Martine Hansen Education, Gilles Roth Fiscalité, etc.

Mais, pas la peine d’essayer de chercher des indices dans la liste des 80 personnalités cogitant actuellement autour des thématiques retenues, insiste sourire en coin Luc Frieden. Ces groupes n’ont « aucun pouvoir décisionnel », travaillent « transversalement » et leur intitulé ne laisse nullement supposer du prochain organigramme gouvernemental.

Et c’est là où les choses se compliquent. Au prochain “date” entre amoureux (plénière fixée au dimanche 29 octobre), il va falloir prendre des décisions. Fini de roucouler, parlons concrètement du futur ménage à deux. Sur quels choix politiques engager le Grand-Duché d’ici 2028 ? L’accord de coalition que le “new Luc” souhaite voir naître rapidement pourrait s’avérer moins détaillé que celui qu’avait suivi la précédente majorité “Gambie”.

Déjà Frieden avertit d’ailleurs, « il nous faudra un très bon équilibre entre la précision de l’accord et une certaine latitude ». Le diable, dans ce duo, ne sera peut-être pas dans les détails de l’accord trouvé, mais dans les silences…

Et puis, il va falloir mettre des noms précis sur le futur exécutif. Quel DP, quel CSV, quelle personnalité inattendue pour faire avancer le pays ? On dit Xavier Bettel en bonne place pour un rôle à l’international (en successeur de Jean Asselborn ?) ? Au Logement ou à la Sécurité, la bourgmestre de Luxembourg Lydie Polfer a déjà agité quelques idées. Et ainsi de suite…

En tous cas, à défaut d’une deadline annoncée pour la fin de la lune de miel, Luc Frieden a déjà fait part de son intention d’aller vite. Sceller une union (solide) avant la Toussaint (1er novembre): voilà le calendrier dans toutes les têtes.

 

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