L’homme travaillait aux Ressources humaines de la commune d’Hesperange. Travaillait car depuis quelques semaines, ce fonctionnaire ne fait plus partie des effectifs. Et pour cause, entre 2022 et 2024, cet agent a intégré 145 heures de travail dans le logiciel servant à établir les paies alors qu’il n’avait pas presté ce temps… Mais si l’information fait aujourd’hui les gros titres de Reporter.lu, c’est parce que l’affaire ne manque pas de piquant.

Déjà parce qu’habituellement, les personnels au service des habitants d’Hesperange doivent pointer à leur arrivée et leur départ, pour enregistrer leur temps de travail. Là, ayant accès au logiciel, l’homme aurait dupé ses employeurs près de 500 fois en deux ans. Une vilaine habitude qui aura donc tardé à être repérée…

Mais là où tout se complique, c’est quand, le 17 janvier dernier, le bourgmestre vient présenter le dossier au conseil communal lors d’une réunion d’urgence à huis clos. L’opposition critique cette approche voulue par le député-maire Marc Lies. Non pas à cause de l’exclusion du public des débats (normal lorsqu’il s’agit de personnel et de noms mentionnés) mais car, alors, leur a présenté un dossier de plus de 40 pages dévoilant les détails d’une affaire dont jamais ils n’avaient été informés au préalable. Entre élus, on pourrait s’attendre à un peu plus de confiance…

La retraite comme… sanction

« L’ajournement des débats demandée par l’opposition (pour étudier le problème) n’a pas été autorisé », regrette le conseiller d’opposition Stephen De Ron (Déi Gréng). Et de critiquer aussi le fait que la Commune ne souhaite pas engager de poursuites judiciaires contre le fonctionnaire. Après tout, il existe une jurisprudence disant que l’inscription d’heures de travail non effectuées constitue un vol.

Il est aussi surprenant que la majorité des élus se soient montrés particulièrement clément avec le “fautif”. Juste un placement en retraite anticipée ! Comme punition, il y a pire…

Le pire est que la Commune d’Hesperange n’en est pas à son premier scandale parmi ses fonctionnaires. Il y a quelques années, deux personnels avaient détourné des caisses publiques 5 millions d’euros… Un délit commis, là, sur vingt ans de service ! Cette fois, les deux hommes avaient été jugés et condamnés à de la prison ferme.  Dans le cas présent, le délit est sans doute moins grave mais la Justice aurait pu s’en mêler.

Et puis, l’été dernier, c’était le ministre des Affaires intérieures luxembourgeois qui intervenaient dans le quotidien de la Commune. Cette fois, Léon Gloden, avait annulé le recrutement d’une employée ayant des liens familiaux avec le bourgmestre Marc Lies (cela alors que l’intéressée n’avait pas la qualification pour le poste proposé)…

« Nous ne pouvons plus continuer ainsi ! », reproche Stephen De Ron. D’où la volonté de l’opposition municipale que tous les élus soient rassemblés pour exiger un dépôt de plainte contre le fonctionnaire malveillant. Pour cela, il faudra obtenir l’autorisation du ministre de l’Intérieur pour intenter une action contre le fonctionnaire en tant que “citoyen”. À suivre donc.

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