Qu’est-ce qui va leur prendre le plus de temps : trouver des idées ou des noms ? Autrement dit, quelle partie des négociations va être la plus délicate pour le formateur du prochain gouvernement du Luxembourg, Luc Frieden : que les partenaires CSV et DP (vainqueurs des législatives) se trouvent des points communs pour la conduite du pays ou que les deux partis ne perdent pas trop de plumes quand viendra l’heure de désigner les nouveaux ministres ?

Des négociations entamées depuis un mois, aucune rumeur n’est ressortie. Tous les participants s’imposant une parfaite discrétion sur les débats autour des 12 thématiques de travail retenues. Seul Luc Frieden a parlé. Et toujours pour se satisfaire de l’ambiance de travail (« constructive et respectueuse ») ou de la convergence de vues ( « pas de divergences majeures »).

Bref, rien qui ne puisse faire qu’un accord de coalition ne soit trouvé au plus tôt. Même si, en réalité, dans les programmes des deux formations, certains courants opposés étaient notables (fiscalité, économie, cannabis, sécurité..).

Une fois d’accord sur le projet, restera à répartir les portefeuilles gouvernementaux. Pas simple. Il ne faut pas froisser les susceptibilités alors que le tandem libéraux/chrétiens sociaux se lancent pour 5 ans aux commandes du Grand-Duché. A priori, Luc Frieden n’entend pas multiplier les postes. Il ne devrait donc pas y avoir plus de ministres que dans le précédent mandat (17 pour une quarantaine de domaines).

Le casse-tête

Mais à qui confier les postes ? Les anciens ministres DP en place ces dernières années ont-ils un avantage (Xavier Bettel, Yuriko Backes, Claude Meisch, Lex Delles, Marc Hansen, Max Hahn le dernier nommé) ? Les figures du CSV doivent-elles occuper les sièges les plus importants (Martine Hansen, Christophe Hansen, Gilles Roth, Claude Wiseler, etc ) ?

La division doit-elle tenir compte du poids respectif des deux partis dans leur majorité parlementaire ? Le CSV obtiendrait alors deux tiers des places de ministre, un tiers pour Bettel et les siens. Faut-il intégrer des personnalités de la “société civile” ou n’ayant jamais eu de responsabilité politique ? Cela avait été le cas avec la nomination de la socialiste Paulette Lenert dans un passé récent… Mystère pour le moment !

La situation globale pousse aussi le formateur (et ses alliés) à ne pas ralentir le processus d'union. En effet, alors que le chômage reprend, qu'un secteur aussi majeur que la construction chute, qu'une récession semble pointer le bout de son nez et que ni les entreprises ni le Statec ne font montre d'optimisme pour l'avenir, le pays attend des réponses.

À 60 ans (dont 15 ans comme ministre !), Luc Frieden sait l'importance de ce premier rendez-vous et l'urgence qui le presse à trancher, désigner et... agir.

Pour l'heure, après avoir rendu compte au Grand-Duc, mercredi dernier, de l'avancée des échanges, présidé deux nouvelles rencontres CSV-DP jeudi et vendredi, le formateur a fixé deux nouveaux rendez-vous : deux plénières où chacun se retrouvera lundi 13 et mardi 14 novembre au Château de Senningen. Tout peut aller très vite alors, si...

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