Aucune tolérance à attendre pour la conduite sous cannabis
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 02/05/2024 à 16:05
Mauvaise évaluation des distances, vigilance amoindrie, pertes de contrôle plus fréquentes, concentration défaillante : cannabis et conduite forment un mauvais ménage question sécurité routière. Et depuis plusieurs années déjà, le test de dépistage possiblement pratiqués sur les usagers de la route au Luxembourg est là pour sanctionner automobilistes ou motards qui rouleraient sous l’emprise de THC. Au-delà d’ 1 nanogramme par millilitre de sang de substance active, pas question de prendre le guidon ou le violant.
Mais compte-tenu de sa “petitesse”, certains n’hésitent pas à comparer ce seuil à l’équivalent d’une tolérance zéro. Pourtant, il va falloir s’y faire : même si sur l’usage et la culture du cannabis le Grand-Duché fait montre de plus de souplesse, pas question de revoir les niveaux à partir duquel les sanctions tombent. « À l’heure actuelle, une telle hausse du taux légal de THC n’est pas prévue » vient de rappeler la ministre de la Mobilité.
Ainsi, en la matière, le nouveau gouvernement entend suivre la même ligne de conduite que l’équipe précédente. Pourtant, en Allemagne, le seuil pourrait être remis en cause. Ainsi, des discussions seraient en cours pour réhausser le niveau de sanction à 3,5 ng de THC/ml. Un dosage qui semblerait mieux correspondre à un niveau où les fonctions de celui qui conduit sont altérées.
Stupéfiants, alcool : même combat
Alors que pour les consommateurs de cannabis récréatif, Berlin a grosso modo pris exemple sur la législation luxembourgeoise, sur la route l’inverse ne sera donc pas vrai. « Il n’est pas prévu de réduire les peines qui s’appliquent à toutes les infractions liées à la conduite sous l’influence excessive de substances susceptibles d‘altérer l’aptitude ou la capacité de conduire et donc de constituer un danger pour les autres usagers de la route », insiste Yuriko Backes dans une réponse parlementaire.
La nouvelle majorité n’envisage pas plus un statut à part pour les patients bénéficiant d’un traitement à base de cannabis médicinal. Un statu quo qui vaut également pour les contrôles d’alcoolémie, précise la ministre.
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