Au Luxembourg, les plats « végés » grignotent les menus des cantines scolaires
Publié
par
Aymeric Henniaux
le 25/10/2022 à 11:10
Les parents, résidents ou frontaliers, ayant leurs enfants inscrits dans des établissements scolaires du Luxembourg ont peut-être vu la différence : depuis l’année dernière, la part des plats vegans et végétariens a largement bondi dans l’assiette des élèves.
Des élèves qui sont de plus en plus nombreux dans les cantines du Grand-Duché (de part, entre autres, l’instauration de la gratuité pour 44.000 enfants de familles modestes) : 13 957 demi-pensionnaires restaient manger dans leur école/lycée le midi en 2022 ; au 14 octobre dernier ils étaient 19 336 inscrits !
Interrogé sur le sujet par les députés Carole Hartmann et Claude Lamberty (DP), Claude Meisch le ministre de l’Éducation nationale est revenu en détails sur l’émergence du vegan et du végétarisme dans les cantines.
Presque 50 % de plats végétariens et vegans
Tout est parti du concept Food4Future, lancé en grande pompe lors de la rentrée 2021-2022 et qui s’accompagnait de six objectifs dans l’optique d’un changement durable des habitudes alimentaires :
- La mise en œuvre du Plan d’action national « Pan-Bio2025 »
- Privilégier les achats en circuits courts (en proposant un maximum de produits bio et locaux)
- La prévention des déchets
- La lutte contre le gaspillage alimentaire
- La sensibilisation à une alimentation durable
- Une nouvelle offre de repas
Autour de ce dernier objectif, l’ambition était notamment de multiplier le nombre de déjeuners végétariens et vegans dans le menu des cantines. Ainsi, si la part de ce type de plats représentait moins de 15 % depuis plusieurs années, en 2021 elle s’est élevée à plus de 30 %.
Mieux : en 2022, en ajoutant les plats végétariens (44,3 % des plats) aux recettes véganes (5,4 %), les plats basés sur les protéines végétales représentent près de la moitié des menus servis dans les cantines (contre 50,3 % pour les plats non-végétariens) ! Ces derniers étaient pourtant largement majoritaires jusque-là (ils représentaient 69,1 % des plats servis en 2021 et même 86,7 % en 2020).
Un concept qui fait des émules
Après son "année-test", le Food4Future, et avec lui plusieurs actions comme les journées Veggie Monday, ont rencontré la quasi-complète adhésion des élèves, parents et enseignants dans les établissements scolaires où se déroulait l’expérimentation.
Fort de ce succès, le gouvernement a donc décidé de proposer d'étendre l'expérience aux autres établissements secondaires du pays, mais aussi à l’Université du Luxembourg. Cela à la condition toutefois que l’ensemble de la communauté scolaire donne son aval.
Conséquence directe (et tout aussi bénéfique pour l’environnement) de cette nouvelle politique visant à privilégier une alimentation bio, vegan et végétarienne dont le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse s’est félicité : « La réduction de manière conséquente de viande et de poisson de 18,86 % dans les cantines de Restopolis. Soit une baisse de 42 365 kg ». 42 tonnes de nourriture animale en moins et par là-même « une diminution de l’empreinte CO2 de Restopolis », dont se réjouit Claude Meisch.
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