Au Luxembourg, des fins de mois difficiles pour 23,4 % de la population
Publié
par
Aymeric Henniaux
le 26/07/2022 à 17:07
Dire que la situation des ménages s’est améliorée en 2021 serait encore prématuré, mais celle-ci semble en tout cas moins délicate que les années précédentes. Dans les résultats d’une de ses dernières études concernant les revenus et conditions de vie des ménages, le Statec met en avant un « ressenti global » en progression des ménages luxembourgeois. L’institut de statistiques luxembourgeois note cependant des inégalités croissantes.
Moins de ménages peinent à joindre les deux bouts
En 2021, 23,4 % de la population résidente reconnaissaient avoir des difficultés financières auxquelles ils devaient faire face. Bien qu’important, ce pourcentage est néanmoins inférieur à celui de 2019 (24,7 %) et surtout 2020, année d’apparition du Covid-19 (26,5 %). Des chiffres que l’on peut mettre en parallèle avec la proportion de foyers déclarant avoir connu des baisses récentes de salaire : ils étaient 14,3 % en 2020 contre « seulement » 11,4 % l’an passé.
Plus précisément, sur ces 23,4 % de résidents, 13,6 % déclaraient être dans une situation « plutôt difficile », 5,9 % dans une situation « difficile » et 3,9 % dans une situation « très difficile ». Plus préoccupante, cette dernière catégorie a même augmenté depuis 2020 où elle s’établissait à 3,6 %.
Des inégalités qui se creusent
Si le quotidien des ménages s’avère moins pire que l’année dernière, il est pour autant loin d’être rose pour celles et ceux peinant à finir sereinement le mois. Car dans les faits, en 2021, 67,5 % des ménages en difficultés reconnaissaient « être dans l’incapacité de faire face à une dépense imprévue ». C’est dix points de plus qu’en 2020, année pourtant fortement touchée par la pandémie.
De même, plus de la moitié (50,2 %) des ménages au Luxembourg confiait ne pas avoir eu la possibilité de remplacer des meubles usés l’an passé (contre 43,2 % en 2020). Tout aussi regrettable : en 2021, 42 % des foyers au Grand-Duché connaissant des difficultés financières avaient indiqué ne pas pouvoir se payer une semaine de vacances hors du domicile (ils étaient 33,9 % en 2019, avant-dernière référence pour le tourisme, le Covid-19 ayant bouleversé les plans de beaucoup de familles).
Les vacances, un luxe ?
Les vacances sont d’ailleurs un très bon indicateur des difficultés financières rencontrées par les ménages puisque le 18 juillet dernier, c’est cette fois la Confédération européenne des syndicats (s’appuyant sur des données d’Eurostat, l’institut de statistiques européen) qui rappelait qu’en 2020, pas moins de 7,9 % des travailleurs au Luxembourg n’avaient pas pu s’octroyer ne serait-ce qu’une semaine de vacances en famille, faute de budget. Un pourcentage qui correspondait à 21 702 personnes.
Chez nos voisins francophones, on dénombrait 4,1 millions de Français et environ 580 000 Belges n’ayant pu, eux non plus, partir en vacances en 2020. Un constat que déplore la secrétaire adjointe de la Confédération, rappelant que « les vacances ne devraient pas être un luxe. Elles ont au contraire un rôle important à jouer en matière de santé et de bien être des travailleurs ».
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