Elle le sait mieux que personne : la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg est le genre de “machin” dont bon nombre ignore l’existence et le pourquoi. Pourtant, Anne Calteux porte cet organe avec la foi d’une « européenne convaincue qui n’a d’autre espoir que de créer du lien entre ceux qui vivent et travaillent au Grand-Duché, Bruxelles et l’institution elle-même ».

Dans un sourire, la Représentante de la Commission européenne au Luxembourg résume : « Il faut vraiment voir le rôle de notre structure comme celle d’un ascenseur qui ferait des allers-retours entre le terrain, les citoyens et la Commission européenne. Un outil qui rapproche ».

Comment fonctionne la Représentation de la Commission établie au Luxembourg ?

« Les représentations de la Commission européenne remplissent diverses fonctions : assurer la liaison avec les autorités nationales et locales, organiser les visites du Président ou des Commissaires européens, fournir des informations et des analyses politiques à la Commission… Mais l’une de missions essentielles est de communiquer avec divers publics et d’échanger sur les priorités et actualités de la politique européenne.

Pour cela, nous organisons différents événements tels que des conférences, des débats ou encore des expositions et participons également à des foires et à des séances d’informations. Nous sommes une petite équipe (une douzaine de personnes) et nous nous situons actuellement au sein du Parlement européen au Kirchberg. »

Quelle influence peuvent avoir les frontaliers dans votre travail ?

« Les frontaliers occupent une place primordiale. Ces 230.000 hommes et femmes témoignent d’abord d’une réalité unique d’ouverture de notre pays vis-à-vis de ses voisins et contribuent à ce que l’un des principe fondamentaux de l’Europe, à savoir la liberté de mouvement, se vit au quotidien dans le Grand Duché. C’est une particularité que les autres États ne connaissent pas et dont ils doivent avoir conscience. Quand on parle de contrôler plus les déplacements aux frontières, ici c’est certainement plus pénalisant pour l’économie et le vivre-ensemble qu’ailleurs, par exemple.

La Représentation tient compte des frontaliers dans sa stratégie de communication, car ils font partie intégrante de la société mutli-culturelle du Luxembourg. Ils sont par ailleurs très concrètement touchés par l’impact des réglementations européennes au Luxembourg, leur lieu de travail, notamment les normes liées à la vie transfrontalière (mobilité, emploi, sécurité sociale, aides sociales).

Aussi, avoir des retours d’information des 672.000 Luxembourgeois autant que des frontaliers est primordial. Toutes ces personnes sont au quotidien des ambassadeurs des valeurs européennes, car ils naviguent et s’adaptent aux différents systèmes législatifs et culturels tout en promouvant la coopération entre pays. »

De l’utilité de rapporter les réalités de cette population unique dans les discussions politiques ?

« Les audiences transfrontalières ont une réalité particulière : elles vivent dans un pays et travaillent ou étudient dans un autre. De ce fait, elles sont confrontées à des défis uniques et ont des besoins et des préoccupations spécifiques.  En les impliquant dans les discussions politiques, nous veillons à ce que leurs voix soient entendues et que leurs intérêts soient représentés au niveau européen. Cela permet de créer des politiques plus inclusives et adaptées aux réalités locales. »

D’où votre volonté d’une Représentation de la Commission encore plus proche, plus “locale” presque…

« Oui. Dans un pays comme le Luxembourg, qui a une population très diverse, il faut agir auprès de chacun, presque individuellement, pour que e travail de la Représentation soit utile et pour que les messages de Bruxelles résonnent de manière aussi large que possible auprès de la population locale. Ceci nous encourage aussi à aller au-devant des différences linguistiques quand nous organisons des conférences ou des débats.

Nous voulons rapprocher l’Europe des gens au Luxembourg, qu’ils soient à Wiltz, Grevenmacher, Differdange ou dans la capitale et peu importe leur background ! »

Quels grands changements compte apporter la nouvelle Commission d’Ursula von der Leyen ?

« L’avenir nous le dira, car la Commission issue du scrutin de l’été 2024 entrera en fonction d’ici quelques semaines. Et puis, la période récente (avec la succession pandémie, guerre, inflation) nous a montré que les pronostics à long terme ne sont plus possibles…

Mais l’on sait déjà, par exemple, que la nouvelle Commission d’Ursula von der Leyen tentera de développer la compétitivité de l’Union, sa capacité d’innovation, notamment dans le domaine de la tech et de la décarbonation, d’améliorer les capacités de défense européenne et de lutter pour le maintien de notre modèle démocratique. Ce sont là des priorités pour tous les citoyens. Et c’est à la Représentation de faire remonter du Grand-Duché vers Bruxelles les espoirs, les idées et les préoccupations des citoyens mais aussi des acteurs économiques, des PMEs, des industriels, etc.

Je saisis l’occasion de cette interview pour inviter chacun à consulter notre site internet pour rester informé des derniers évènements et actualités susceptibles de vous concerner directement ou de vous inscrire à notre newsletter mensuelle. Elle permet d’avoir une vue d’ensemble sur les conférences et débats que nous organisons. Nous sommes à votre écoute, à bientôt ! »

 

🇪🇺Publi-reportage réalisé en collaboration avec la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg🇱🇺