La Chambre Immobilière et le ministre de l’Économie Franz Fayot ont échangé autour des instruments à considérer pour contrer la hausse constante des prix dans le secteur immobilier.

Des réflexions ont été menées pour freiner, le cas échéant, les commissions facturées par les agents et intermédiaires en cas de transactions immobilières.

D’après une première analyse, le ministère de l’Economie au Luxembourg estime que l’application générale d’une commission, de par son caractère incitatif, contribue, dans une certaine mesure, à l’augmentation des prix de l’immobilier.

1 200 agences au Luxembourg

Le pourcentage des commissions s’élève usuellement à 3% du prix de vente du bien immobilier (hors taxe sur la valeur ajoutée, TVA), à charge du vendeur. Le pourcentage (officiel) de 3% est loin en dessous des pourcentages perçus dans d’autres pays européens.

En fin de compte, pour la Chambre immobilière, la commission est une « success fee » qui comprend beaucoup de prestations non rémunérées.

Au Luxembourg, le secteur des agences a connu un essor considérable au cours des dernières années. Avec plus de 1.200 agences employant près de 2.000 personnes, le Luxembourg était, en 2019, le premier pays européen en termes de ratio « nombre agences par 1.000 habitants ».

Selon le STATEC, entre 2005 et 2019, le chiffre d’affaires du secteur des agences immobilières a progressé de +273% à 571 millions d’euros. Le chiffre d’affaires des agences est principalement généré par des commissions qui, représentent un certain pourcentage sur le prix du bien immobilier en cas de vente.

Lire 1 218 614 € pour une maison ; 805 169 € pour un appartement au Luxembourg

Vendre au prix maximum

Pour la Chambre immobilière, “la hausse du prix de l’immobilier résulte de plusieurs éléments, mais pas de la commission de vente dont bénéficient les agents immobiliers sur les biens vendus par leur intermédiaire. En effet, les propriétaires de maisons souhaitent vendre au prix maximal, et trop d’agences dans le besoin s’engagent à vendre à des prix trop élevés. Par ailleurs, la croissance démographique et la pénurie de terrains constructibles poussent les prix à la hausse“.

Un frein politique qui empêche les familles de s’installer

La pénurie de biens disponibles découle aussi du fait que les décideurs politiques ne tiennent pas compte du secteur privé lorsqu’il s’agit de construire du logement à coût modéré, ainsi que d’autres facteurs, comme la rétention de terrains par certains acteurs publics ou de procédures compliquées et longues ne permettant pas un développement rapide des terrains rendus disponibles.

Lire 410 € de plus par mois pour un même emprunt immobilier au Luxembourg

Faire un peu comme la France

Lors de l’entrevue entre le ministre Franz Fayot et les représentants de la Chambre immobilière, plusieurs pistes ont été évoquées qui relèvent de la compétence d’autres membres du gouvernement, comme la mise en place d’un registre des actes de vente, à l’image de la France, afin de mieux pouvoir estimer les prix.

De plus, afin d’endiguer le nombre de nouveaux acteurs arrivant sur le marché des agences immobilières, une adaptation du droit d’établissement a été évoquée pour exiger une meilleure qualification pour les nouveaux acteurs accédant à la profession d’agent immobilier.

Dans ce contexte, les représentants de la Chambre immobilière ont salué qu’une étude de marché sur le secteur de l’immobilier sera réalisée par le Conseil de la concurrence. Celle-ci devrait aider à tirer les bonnes conclusions, notamment en ce qui concerne une éventuelle réforme de l’application de taux de commissions par les agences en cas de transactions immobilières.

Lire Guide des nouveaux arrivants au Luxembourg : édition 2022/2023

 

Retrouvez-nous sur