Abbaye de Clervaux au Luxembourg : ils sont moines et frontaliers !
Publié
par
Chrystelle Thevenot
le 06/07/2021 à 06:07
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Abritant treize moines de différents pays, l’abbaye bénédictine de Saint-Maurice de Clervaux a été fondée en 1909. Elle partie de la congrégation de Solesmes et attachée à la confédération bénédictine.
« Je suis originaire de Nancy. Je suis entré au petit séminaire de Pont-à-Mousson en Meurthe-et-Moselle à 8 ans. Je suis français et j’habite le monastère depuis 57 ans maintenant » explique le frère Bernard, directeur adjoint du père Michel, Franc-comtois, responsable du lieu. Il est officiellement à la retraite mais officieusement, il ne l’est pas : « La retraite n’existe pas vraiment dans notre communauté » sourit-il.
Son travail est au Luxembourg mais son cœur est encore un peu en France : « On pourrait effectivement dire que je suis un frontalier mais à la différence de ces milliers de travailleurs qui passent la frontière tous les jours, je ne retourne quasi plus dans ma ville natale parce que nos sorties sont occasionnelles. Seule la maladie d’un de nos proches est une autorisation valable de prendre l’air » précise-t-il sans regret « c’est le choix d’une vie monastique ». Avant d’intégrer définitivement le monastère, le frère Bernard faisait la navette de son lieu de résidence à l’abbaye.
Le père Henri, un moine belge célèbre…
La communauté bénédictine est composée d’une grande majorité de moines belges. Le père Henri Delhougne est de Liège et a une particularité, il est aussi citoyen luxembourgeois. Il est rentré dans les ordres, il y a 62 ans et s’occupe dans la commune de Clervaux de la section scouts.
C’est un moine célèbre. Il est le seul Père luxembourgeois a avoir été choisi pour traduire une version française de la bible éditée en 2013. Il a été reconnu par l’autorité ecclésiastique de Rome pour son remarquable ouvrage. Ce travail, c’est 25 ans de sa vie ; et pas une de plus. Enfin presque puisqu’il a continué ses écrits en proposant, cette fois, une traduction liturgique de la bible accompagnée de 25 000 notes explicatives : « Quand on aime, on ne compte plus ».
Un frère, ingénieur en charge de la production de pommes
Le père Henri a choisi d’être un Père spirituel. Le frère Eric, belge, ingénieur de formation s’est lancé dans la fabrication de jus de pomme. Une activité « modeste » qui permet de faire vivre les moines. 18 000 bouteilles sortent chaque année de la petite usine installée dans une ferme à côté de l’abbaye. Le jus de pomme est d’ailleurs vendu chez les commerçants du centre-ville. Les restaurateurs se fournissent aussi dans les ateliers du frère Eric.
Une émission de radio : 18 millions d’auditeurs
Clervaux est une ville de 5 000 habitants qui accueillent chaque année près de 11 000 touristes essentiellement des Belges, des Allemands et des Néerlandais. l’abbaye bénédictine de Saint-Maurice est le premier site incontournable visité par l’ensemble de ces vacanciers de passage.
Une notoriété que les moines doivent à l’édifice dont l’architecture impose et ébloui immédiatement. Les moines reconnaissent aussi que la messe diffusée, dans les années 1960, sur les ondes de RTL : « a joué en termes de notoriété. Nous avons dépassé la barre des 18 millions d’auditeurs à l’époque. Les personnes s’en souviennent encore » se remémore le frère Bernard directeur adjoint.
7 messes liturgiques
Découvrir l’abbaye de Clervaux, c’est une initiation spirituelle. De 5h à 21h, les moines organisent sept offices liturgiques d’une quinzaine de minutes accessibles au public. Très souvent, et notamment en fin de journée, elles sont accompagnées de chants grégoriens.
Retrouvez tous les renseignements sur le site de l’abbaye de Clervaux
Abbaye Saint-Maurice
1, place de l’abbaye
L-9737 Clervaux
Tél: 00352 / 92 10 27
E-mail: [email protected]
Ouverture du magasin : en semaine 14h30 – 17h30
Samedi/Dimanche 11h30 – 12h30 et 13h30 – 17h30
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Tsarko
Un frontalier résident depuis 57 ans. J'aime le concept !