Et si, à l’avenir, une partie du chauffage des habitants du futur quartier géant de NeiSchmelz provenait des profondeurs de la Terre ? Une étude va être en tous cas menée pour voir si cette possibilité est viable pour les 1.575 logements attendus sur l’ancien site industriel de Dudelange d’ici 2042. Et le projet débute en cette mi-novembre.

Ainsi, les techniciens de Smart Seismic System sont-ils attendus sur le terrain pour voir… ce qui se passe en dessous et déterminer les capacités géothermiques du sous-sol. Pour mener à bien cette “reconnaissance sismique”, ces spécialistes auront besoin d’un camion, de milliers de capteurs et… de temps. Trois semaines pour sonder des larges bandes de terrain et ce jusqu’à – 2.500 m sous le niveau du sol.

« En fait, nous allons réaliser un scanning via l’émission d’ondes acoustiques. Celles-ci se propagent sous nos pieds, et selon ce qu’elles rencontrent rebondissent vers la surface et leur écho est alors capté, mesuré, traduit », indique Julien Wallendorff, chef de projet pour Smart Seismic System.

Rien d’audible pour l’entourage, pas de forage du sol, aucun mouvement de terrain à craindre : l’opération se veut discrète. Mais d’ici au 8 décembre, il faudra aux techniciens analyser trois larges secteurs : de Dudelange à Bettembourg, vers Mondercange et en direction d’Esch-sur-Alzette.

Des résultats de cette analyse, pourrait donc découler l’exploitation de telle ou telle “source de chaleur”. Sachant qu’avec la profondeur certaines couches peuvent faire gagner des dizaines de degrés à une eau injectée à basse température, fournissant ainsi de l’eau chaude à moindre coût pour un usage domestique.

Avantages / inconvénients

« Mais clairement pour l’heure, la reconnaissance ne signifie pas que cette technique peut être mise en œuvre », tempère Julien Wallendorff. Cette approche effectuée à la demande du ministère des Travaux public luxembourgeois permettra toutefois d’en savoir plus sur les capacités, les meilleurs points de forage et les investissements éventuels à mettre en œuvre.

Les installations géothermiques ont comme avantage d’occuper peu d’espace en surface (y compris pour des systèmes permettant de chauffer des quartiers tout entier), d’être non bruyantes et non polluantes. Elles présentent aussi de faibles coûts d’exploitation en comparaison avec des systèmes “classiques” de réchauffement de l’eau.

Par contre, il apparaît qu’au-delà de 30 ou 50 ans d’exploitation, les réservoirs géothermiques (où se produit l’échange de calories) s’épuisent petit à petit. En cas de forages profonds, ces couches doivent également être surveillés pour ne pas provoquer de secousses sismiques. Ce qui est plausible dans un sous-sol comme celui du Sud du pays, déjà creusé pour le minerai de fer.

Si depuis 2015, le Luxembourg a pris conscience du potentiel thermique disponible sous ses pieds, aucun usage n’a encore été lancé à aussi grande échelle. De cette phase exploratoire, les autorités espèrent pouvoir découvrir « le site optimal et la profondeur nécessaire pour un forage d’exploration de moyenne profondeur (800 à 2.000 mètres) ».

En rouge, le parcours de la reconnaissance sismique à venir.

 

Il faudra alors un second percement (plus profond) et de nouveaux tests hydrauliques pour conclure sur la faisabilité d’une géothermie pour NeiSchmelz et environs qui sait…

 

Suivez-nous aussi sur Instagram