À Hayange, 1 million de tonnes de rails à produire pour SNCF Réseau
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 24/01/2025 à 15:01
Ne cherchez pas : des usines comme Saarstahl Hayange, il n’y en a pas deux en Europe ! Ainsi, le site de la Vallée de la Fensch est le seul laminoir à proposer des rails décarbonés. Entendez qui sont produits à base d’un “acier vert”. Une matière première (les “blooms”) qui arrive tout droit d’un four à arc électrique du Nord (Ascoval) vers la Lorraine pour être mis en forme.
Voilà pour la partie technique. Mais en ce début d’année, c’est surtout un nouveau contrat qui doit être mis sous les feux des projecteurs. Celui d’1 milliard d’euros que vient de signer le groupe industriel ! En contrepartie de cette coquette somme, voilà l’usine engagée à fournir 170.000 tonnes de rails par an à SNCF Réseau. Cela pour les six ans à venir.
Cette « commande massive » méritait bien que la ministre de la Transition écologique en personne se déplace. Et c’est ainsi sous les yeux d’Agnès Pannier-Runacher que le contrat a été signé ce 24 janvier. Il est vrai que le process utilisé permet de réduire de près de 70% les rejets de CO2 par rapport à un processus conventionnel en haut fourneau. Il est vrai que plutôt que d’utiliser minerai de fer et charbon comme matériaux bruts, le cycle industriel se base sur le recyclage de rails usagés.
Pied de nez
Plus explicitement, le gain environnemental au fil des 6 ans « représentera une “économie” de plus d’1 million de tonnes d’émissions de CO₂. Ce qui équivaut à la quantité de dioxyde de carbone émise par le secteur des transports en Allemagne en deux jours et demi ! »
Voilà donc non seulement les quelque 500 personnels du site mosellan assurés de continuer à travailler, mais la maison-mère a aussi promis d‘investir dans la modernisation de l’outil de production. Ce qui laisse encore présumer quelques années de fonctionnement à la pointe de cette technique de production.
Il s’agit là d’un joli pied de nez à l’histoire car, en 2018, on ne donnait déjà plus cher de la survie de cette entreprise passée de déconvenues en pertes de marchés, sous les pavillons successifs d’Usinor, BritishSteelen 1999 puis, Corus, TataSteel, BritishSteel à nouveau, Liberty Steel(comme le site de Dudelange à l’arrêt désormais) avant d’être rachetée un an plus tard par le groupe allemand Saarstahlen 2021.
Les rails lorrains produits devraient couvrir 80% des besoins de SNCF Réseau.
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