Elle l’a reconnu devant les enquêteurs : à ses yeux, la Caisse nationale de santé était devenue « une armoire pleine de chocolats où l’on peut se servir»… La formule témoigne de la facilité avec laquelle cette employée de la CNS a pu assouvir sa “gourmandise” via une fraude habile.

Pendant près d’une dizaine d’années, la prévenue qui comparaissait ces jours derniers devant le Tribunal de Luxembourg a ainsi détourné de l’argent public. Des petits montants d’abord qu’elle faisait transiter sur les comptes de trois proches, des plus grosses sommes ensuite. Un stratagème qui n’a été découvert qu’en 2018.

Ces familiers de l’accusée ont, eux aussi, dû répondre des agissements commis à l’égard de la Caisse. Et d’expliquer notamment, pour certains, comment ils pouvaient dire qu’ils n’étaient au courant alors que d’importants versements leur avaient été octroyés… Embarras.

Tous coupables

Au final, le jugement est lourd : 42 mois de prison pour l’autrice du détournement. Un sursis partiel sera appliquée toutefois sur cette peine. Pour les trois coaccusés, la même sévérité a été appliquée : 3 ans de prison pour l’un, 30 mois pour les deux autres (là encore avec une part de sursis).

Après la découverte des faits par hasard (une photocopie oubliée par la coupable), la CNS avait mené un audit interne avant de déposer plainte. Il s’est avéré qu’à son poste, l’employée pouvait valider ses propres opérations sans contrôle hiérarchique.

L’autrice du délit avait immédiatement été suspendue de son travail. Même chose pour un collègue de la CNS, complice.

Pour l’anecdote, durant le procès, la principale mise en cause n’a pas hésité à se comparer à Robin des bois. Sandra T estimant que, comme l’hôte des forêts de Sherwood, elle voilait les riches pour donner aux pauvres… Une charité bien contredite par la juge qui n’a pas manqué de rappeler à la voleuse que la plupart des fonds détournés avait atterri sur ses comptes personnels et nulle part ailleurs !

 

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