À peine en poste, Luc Frieden avait rappelé l’urgence à vite sortir de la pénurie de logements qui gangrène le Luxembourg. Le Premier ministre estimait alors les besoins à  6.000 nouveaux logements par an… Un défi d’autant que près de la moitié des nouvelles réalisations devraient être des immeubles ou des maisons destinés au marché du secteur abordable.

D’emblée aussi la nouvelle majorité CSV-DP était tombée d’accord pour dire qu’il fallait changer les règles du jeu. Le paquet de nouvelles initiatives avait été évoqué avec les professionnels du bâtiment, les syndicats, et voté par les députés. Les voilà maintenant prêtes à entrer en action. Et ce sont ces 40 mesures que viennent de présenter les ministres du Logement (Claude Meisch), de l’Environnement (Serge Wilmes) et des Affaires intérieures (Léon Gloden).

La ligne suivie est on ne peut plus claire : « Méi , a méi séier bauen » (“bâtir plus et vite”). Et cela passe, ont rappelé les ministres par davantage de simplification administrative et un nouveau partenariat public-privé (PPP) pour la réalisation de logements abordables.

Mauvais souvenir

« Supprimer les lourdeurs administratives là où elles n’apportent pas de valeur ajoutée à notre société et à notre qualité de vie ! », voilà qui désormais, dans le cas de la construction se traduira, par exemple, par l’adoption d’un seul et même règlement national sur les bâtisses (alors qu’actuellement les architectes/constructeurs se creusent la tête pour savoir comment adapter tel projet à telle commune).

Désormais, le principe du “silence vaut accord” régira les autorisations individuelles demandées auprès des administrations. Histoire d’en finir avec certaines lenteurs qui retardaient voire mettaient en péril certains investissements.

L’État entend aussi simplifier diverses normes et réglementations. Ainsi, il en est désormais fini de l’évaluation sur l’environnement pour les projets immobiliers de moins de 4 ha d’emprise au sol. D’ailleurs, ce sont aussi moins d’études environnementales et de mesures de compensation qui seront demandées, à l’avenir, aux acteurs de la construction.

Par contre, afin de favoriser l’accès à la location ou à la propriété, le gouvernement souhaite que les aménageurs de nouveaux quartiers consacrent une part plus importante au logement abordable que le niveau actuel. Et tout cela en mettant à disposition des terrains publics ou privés auprès d’opérateurs qui seront, eux aussi, publics ou privés. Chacun devant apporter sa pierre à l’édifice d’une construction en masse et rapide.

Alors que le congé collectif approche (26 juillet-18 août), voilà qui devrait mettre un peu de baume au cœur des salariés des secteurs de la construction et de l’immobilier. Faillites,  chute des carnet de commandes et réduction d’effectifs pourraient bientôt être à classer au rayon “mauvais souvenir”…

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