En lisant le portrait de Rosette sur le site lesfrontaliers.lu, Yasmine a tenu à partager, elle aussi, son expérience et de sa vie de frontalière passée. Une histoire qui finit bien, avec une acquisition de connaissance de soi, impossible sans ce sombre passage de sa vie.

Yasmine a travaillé quelques années dans une administration au Luxembourg. Sa vie a basculé quand elle a été convoquée dans le bureau du DRH. Le début d’un réel burn-out et pas seulement d’une baisse de moral ou une dépression.

« Un matin de juillet 2019,  je suis convoquée dans ce bureau des Ressources humaines. On y dresse la liste de mes manquements et je reçois un avertissement écrit. Là, c’est la chute brutale. Cela fait trois ans qu’à chaque fois que j’en ai l’occasion, j’exprime mon mal-être à ma hiérarchie. Mais là, pour la première fois le mal-être s’exprime, je pleure comme une gamine. Les vannes sont ouvertes, je ne peux plus m’arrêter. Je me sauve…  Je vais voir le médecin ; j’ai besoin d’une pause. »

Elle refuse le diagnostic de son médecin

« Mon médecin diagnostique un burn-out et me prescrit des antidépresseurs et des anxiolytiques. Je refuse ce traitement chimique, j’ai juste besoin de repos ! Je pense qu’il se trompe. Pour moi, le burn-out concerne les gens qui travaillent trop et qui sont soumis à beaucoup de stress. Ce qui n’était pas mon cas. Je m’ennuyais plus qu’autre chose à mon travail. »

Comprendre ce qu’est le burn-out

Après deux mois de repos, Yasmine ne va toujours pas mieux. Elle décide d’essayer de comprendre pourquoi elle en est arrivée là et fait une introspection sur son passé.

« A la naissance de ma seconde fille, née en 2014, entre les nuits courtes et rythmées par les réveils du bébé, les trajets vers mon travail et tout le reste, j’étais épuisée du matin jusqu’au couché. Je suis devenue irritable, morose, sans enthousiasme, angoissée, une libido au plus bas, même le temps passé avec ma fille, mon conjoint ou mes amis, ne me procurait que peu de plaisir et je mettais tout sur le compte de la fatigue. Je n’avais plus de motivation pour mon travail non plus.  Après mon licenciement, j’ai pris le temps de me faire soigner et de comprendre que tous les signes de mon mal-être n’étaient pas dus à la fatigue mais bien à un burn-out. »

Ma formation de naturopathe m’a ouvert les yeux

« Ce qui m’a sauvé, c’est ma formation en neuropathie que je suivais en parallèle. Je me suis beaucoup documentée sur le burn-out, et c’est justement grâce à ces cours et ces recherches que j’ai compris ce qu’était le burn-out et que j’étais en plein dedans. »

« C’est avant tout un effondrement physiologique. Tous les troubles psychologiques et de l’humeurs ne sont que des conséquences de cet effondrement. Là où j’imaginais le burn-out comme un signe de faiblesse, je découvrais que c’était le syndrome des personnes qui ont été trop fortes, trop longtemps. »

Le fonctionnement du burn-out

Pour Yasmine, voici ce qu’est un burn-out : lors d’une forte demande d’énergie, le corps produit une hormone appelée : cortisol. L’état d’épuisement de Yasmine demandait de gros efforts. Son organisme fabriquait de grandes quantités de cortisol très gourmande en nutriments et notamment en minéraux et oligo-éléments.

« Si on produit longtemps du cortisol et que notre hygiène de vie n’est pas optimale, le corps peut se retrouver à cours de carburant. »

Quand le corps ne peut plus produire assez de cortisol, il ne peut plus réagir normalement et l’état du mal-être augmente, surtout pendant un burn-out.

Un burn-out n’arrive pas du jour au lendemain. Il s’installe progressivement avec toute une série de symptômes. Il n’y a pas de liste prédéfinie.  C’est pour cette raison que le burn-out n’est pas une maladie, mais un syndrome. C’est-à-dire que c’est un ensemble de signes, de comportements qui sont révélateurs.

Comment sortir d’un burn-out ?

La bonne nouvelle est qu’on peut sortir d’un burn-out. Avant tout, il faut écouter son corps en guettant les signes de stress, fatigue, maladie ou infection à répétition, trouble de l’humeur, irritabilité, troubles cognitifs ; et lui apporter ce dont il a besoin.

“C’est en appliquant ces principes que je suis finalement sortie du burn-out et que j’ai pu finir mes études et devenir praticienne de santé naturopathe spécialisée dans la prévention et l’accompagnement du burn-out et de la femme“.

Aujourd’hui, j’accompagne des personnes qui souffrent de stress chronique ou de burn-out. Je les aide à comprendre ce qu’il se passe dans leur corps. Je leur explique comment modifier leur hygiène de vie afin de donner au corps ce dont il a besoin pour fonctionner à nouveau correctement“.

Le burn-out n’est pas une fatalité. En adaptant son hygiène de vie, on peut l’empêcher d’arriver ou en sortir plus rapidement qu’avec le seul repos.

Voici le site de Yasmine Ledur.

N.B. Si vous souhaitez  partager votre expérience, et faire partie de nos portraits, contactez-nous par mail [email protected]

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