Que les sodas contiennent beaucoup de sucre, l’information n’est pas nouvelle. Une canette de Coca Cola ou Pepsi ? L’équivalent de 7 morceaux de sucre. 25 cl de Monster ou Tropico ? Près de 8 morceaux… Et la concentration ne concerne pas que les boissons pétillantes d’ailleurs. Un thé glacé Nestea bu et voilà près de 9 morceaux avalés en quelques gorgées. Sauf que, pour la plupart d’entre nous, nous feignons d’ignorer que tout ce sucre ingurgité finit par avoir des conséquences -néfastes- sur la santé globale des consommateurs.

Dangereux au point que, depuis une quinzaine d’années, de nombreux États, provinces ou villes ont décidé de mener la guerre à ce “poison lent et délicieux” qu’est le sucre. Leur arme : Une 🥤taxe soda qu’a d’ailleurs adoptée la France en 🇫🇷2012, la Belgique en 🇧🇪2015 mais 🇱🇺pas encore par le Luxembourg. Mais les choses pourraient changer.

C’est en tous cas le souhait de l’ASBL Patiente Vertriedung qui vient d’entrer dans la bataille. L’association réclame aux ministres du Grand-Duché de réfléchir à la mise en place de cette même fiscalité pour les soft drinks à haute teneur en sucre en vente dans le pays. Et ça doit en faire des litres et des litres…

3 carrés de moins/semaine

Pour donner crédit à sa revendication, l’association de défense des malades évoque certains des constats inquiétants mis en avant par l’Observatoire de la santé au Luxembourg. À commencer par la préoccupante montée des cas d’obésité chez les mineurs. Parmi les enfants et les adolescents 22% des garçons et 16% des filles sont en surpoids… Et si ce n’était que cela : 1 jeune sur 3 souffre aussi de caries non traitées.

Côté adultes, le tableau sanitaire n’est guère plus réjouissant : obésité là encore, progression du diabète, de l’hypertension, des ennuis cardiaques, etc. Avec à chaque fois un facteur nuisible clairement identifié : trop de sucre dans l’alimentation ou les boissons consommées.

Aussi, la Patiente Vertriedung presse-t-elle pour l’application de cette taxe qui a, selon elle, déjà eu des effets bénéfiques ailleurs. Clairement : en faisant monter les prix des boissons ciblées, leur attrait diminue. En Grande Bretagne en 2019, un an après l’instauration de la taxe soda, on estimait qu’un ménage avait réduit sa consommation de l’équivalent de 30 grammes de sucre par semaine. Soit l’équivalent d’1/10e, autrement dit 3 carrés de moins sur 7 jours.

Infime baisse ? Certes mais rien que cette diminution a permis d’éviter 5.200 nouveaux cas d’obésité parmi la population britannique, ont analysé les chercheurs. Le jeu (quelques cents supplémentaire/litre) en valait donc bien la chandelle, sans même évoquer le bonus santé apporté sur d’autres maladies.

Source : Sciences & Avenir

 

Au Luxembourg, cette piste avait déjà été suggérée en 2017 à l’ancien Premier ministre. Xavier Bettel, pour le citer, avait alors estimé qu’ « une taxe isolée n’apporte pas de réponse satisfaisante aux nombreux problèmes défis dans le domaine de la santé ». Préférant faire confiance à la sagesse des producteurs pour réduire par eux-mêmes le taux de sucre dans leurs bouteilles, et à l’intelligence des buveurs pour se référer à l’étiquetage des produits.

Sept ans plus tard, l’asbl revient donc à la charge. En indiquant que les montants générés par cette taxe pourrait servir au Ministère de la Santé pour initier plus d’opérations de prévention (notamment sur l’importance d’une nutrition saine). Et la Patiente Vertriedung d’insister qu’à ses yeux, qu’ « une taxe sur le sucre sur les boissons gazeuses au Luxembourg peut constituer une étape importante vers l‘amélioration de la santé de la population ».

Et vous, prêt à changer de boissons ou à payer plutôt ?



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