Une limite inattendue à l’usage du PID chez le médecin
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 06/12/2024 à 15:12
Désormais, plus de 500 professionnels de santé du Grand-Duché peuvent faire bénéficier leurs patients du Paiement immédiat direct. Pas besoin alors pour le visiteur de régler au médecin ses frais de consultation ; le PID s’en charge. Sauf que cela, c’est la règle communément appliquée. Sauf que comme toute règle, elle a des exceptions.
Et la ministre de la Santé vient d’en rappeler une, suite à l’interpellation lancée par le député Ben Polidori qui avait pris que dans certains cas, un patient avait quand même dû sortir le chéquier ou le porte-monnaie pour régler le montant dû à son médecin de famille, tel spécialiste ou tel dentiste.
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Un dysfonctionnement ? Non, a justifié Martine Deprez, juste l’application de l’article 24bis de la Convention conclue entre la Caisse nationale de santé (CNS) et l’AMMD (association des médecins et dentistes du pays). Un article qui stipule que le PID ne saurait prendre à son compte « plus d’une consultation ou visite du médecin généraliste ou du spécialiste de la même discipline médicale par 24 heures ».
Si un malade (frontalier ou résident) voit donc plusieurs “blouses blanches” d’affilée, seule la 1ère consultation lui sera “offerte” via le système de paiement immédiat direct du médecin. Les autres visites étant à ses frais, mais possiblement remboursables ensuite. De quoi calmer les hypocondriaques qui multiplieraient les rendez-vous…
Pas de bug, pas d’assouplissement
La règle permet toutefois certains passe-droits. Dans le cas où les consultations sont liées à des interventions du service médical d’urgence (rien à débourser alors, même si les secouristes interviennent plusieurs fois dans les 24 heures).
De plus, les patients qui pourraient devoir toutefois consulter plusieurs docteurs dans un laps de temps court peuvent tout de même « demander une autorisation préalable ou justification admise par la CNS (sur avis conforme du Contrôle médical de la sécurité sociale) », précise la ministre. Cela sans détailler à quelle nature de malade, cette dérogation pourrait réellement bénéficier.
Le fait d’avoir fait payer leur consultation à certains assurés ne constitue donc pas un bug du PID. Et cette limitation ne sera pas assouplie à l’avenir, avertit Martine Deprez : « Il n’y a pas de problème à résoudre ».
Dans l’actualité du Paiement immédiat direct au Luxembourg, il est bon de savoir que le dispositif commence à gagner les hôpitaux luxembourgeois. Par exemple, aux Hôpitaux Robert-Schuman, l’ensemble des urgentistes, spécialistes en ophtalmologie et radiologie proposent ce service.
Au Centre hospitalier de Luxembourg (CHL), le système a été introduit depuis un trimestre. Un premier panel de médecins teste la formule avant un possible élargissement. À Ettelbruck, le Centre hospitalier du Nord vient d’implémenter le logiciel. Pour l’heure, le PID ne concerne que les urgentistes. Mais d’autres spécialités pourraient s’y rattacher.
Enfin, côté Centre hospitalier Emile-Mayrisch, des négociations sont lancées pour voir comment et quels médecins souhaiteraient s’équiper.
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