A priori, l’annonce de la construction d’un nouvel hôpital suscite plus souvent des applaudissements que des critiques. C’est pourtant une vague de reproches qui vient d’accueillir, la validation du projet Vivalia 2025 d’établir un Centre hospitalier flambant neuf à Houdemont (Habay). A une dizaine de kilomètres du Grand-Duché, la nouvelle a fait monter la tension.

Pourtant, sur le papier, la nouvelle semble intéressante : construire un établissement de santé de 660 lits en Province de Luxembourg pourrait être un plus pour les patients du secteur. C’est ainsi en tous cas que l’ont présenté les deux ministres du gouvernement wallon qui viennent de donner leur feu vert au dossier : Willy Borsus (aménagement du territoire) et Céline Tellier (Environnement).

Sauf qu’en prenant cette décision, le duo ministériel a carrément balayé d’un revers de main le refus qui avait été opposé par les fonctionnaires technique et délégué de la Région wallonne sur cet investissement. En effet, dans un rapport de plus de 200 pages, l’administration avait notamment pointé du doigt que les plans étaient trop gourmands en terres agricoles et le site choisi trop éloigné des bassins de vie et sans accès au réseau de transports en commun.

Recours déjà envisagé

Même si les architectes ont revu l’emprise du bâti, le site validé lui reste inchangé : non loin de l’E411. De quoi faire grincer quelques dents parmi les élus locaux. Et parmi eux, le bourgmestre d’Arlon est le premier à s’attaquer à la décision prise en ce milieu d’été.

Ainsi, Vincent Magnus entend déposer rapidement un recours devant le Conseil d’État pour annuler l’approbation des deux ministres. Depuis longtemps déjà, l’élu plaide (avec ses collègues d’Attert, Aubange, Messancy, Martelange ou Messancy) pour que le projet prenne une autre orientation que celle décidée par l’intercommunale Vivalia.

Le bourgmestre arlonais craint notamment pour le devenir de la clinique présente sur sa commune. Que deviendra-t-elle à l’ouverture du nouveau CHR : une coquille vide privée de trop de spécialités pour survivre à long terme ? Voilà une de ses  craintes. Le même sort ne serait-il pas à craindre pour les structures de soins de Marche-en-Famenne ou Bastogne ?

Alors que la Province de Luxembourg est loin d’être la mieux dotée en médecins, une désertification des soins de proximité est ainsi crainte au final. Cela sans même rappeler les aspects environnementaux et de localisation soulevés par le rapport de l’administration régionale.

Autant dire qu’avec ces divergences, l’investissement (évalué autour des 350 millions d’euros) n’est pas prêt de sortir de terre encore. Vivalia 2025 va devoir -au moins- changer de nom !

 

Suivez nos actualités sur Instagram