« La situation concernant la consommation de drogues tant les drogues illégales (cannabis, héroïne, cocaïne, ecstasy, LSD,…) que les “légales” comme l’alcool, le tabac ou les médicaments reste stable. » Ce constat, pour le Luxembourg, est signé Carlos Paulos, directeur de l’association 4motion. Cette structure a pour objectif d’accompagner les usagers.

Mais il est toujours délicat d’analyser l’état réel de la circulation des stupéfiants dans un pays. À qui se fier : aux chiffres des policiers (sur les arrestations et saisies), ceux de la Justice ou au nombre de consommateurs suivis par des structures ? Une nouvelle enquête européenne a fait le choix de s’adresser aux intéressés directement pour connaître leur niveau d’usage, autant que la nature des produits fumés, ingérés, absorbés, etc.

Cette enquête en ligne sur les drogues (EWSD – European Web Survey on Drugs 2024) concerne 36 pays, dont le Grand-Duché. L’idée étant que sur base de volontariat (et avec la garantie du plus strict anonymat), les consommateurs de plus de 18 ans du Luxembourg ou frontaliers répondent aux interrogations posées sur leur dépendance, leur mode de ravitaillement, les prix pratiqués, les produits proposés, etc.

Pas de changement

« Nous allons pouvoir aussi observer la consommation chez nos voisins. Les résultats pourront nous aider possiblement à alimenter des réflexions, tous ensemble, sur une éventuelle nouvelle loi sur le cannabis », avance Carlos Paulos.

Pour rappel, le Luxembourg est devenu, en juillet 2023, un des premiers pays européens à légaliser l’usage récréatif du cannabis. En avril 2024, l’Allemagne avait fait quasiment le même choix. Mais la France reste plus répressive que tolérante sur le sujet, par exemple.

L’enquête est disponible en français, allemand et anglais et demande environ 5 à 10 minutes. Elle traite les aspects sociodémographiques, les modes et habitudes de consommation, l’accessibilité aux substances, les prix. Une partie de ce sondage est consacrée au cannabis mais pas seulement.

C’est le Point focal luxembourgeois des drogues et des toxicomanies (centre de surveillance et d’expertise dans le domaine des drogues et des toxicomanies) qui a en charge la promotion de ce sondage auprès des 672.000 habitants mais aussi des milliers d’étrangers vivant ou travaillant au Grand-Duché.

En accédant au gouvernement du Luxembourg, la nouvelle majorité CSV-DP n’a pas souhaité revenir sur la dépénalisation partielle du cannabis dans le pays qui va “fêter” son 1er anniversaire fin juillet. Restant en mode “attendre et voir”. Il a cependant été précisé que, comme les autres drogues, les conducteurs surpris au volant après avoir consommé seraient immédiatement sanctionnés.

Aucune ligne dans l’Accord de coalition ne mentionne un autre changement d’orientation en matière pénale pour les trafiquants et usagers de produits stupéfiants que les actuelles règles en vigueur au pays.

 

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