Plus de 200.000 femmes travaillent au Luxembourg. Et une bonne partie d’entre elles a atteint l’âge de la ménopause ou s’apprête à entrer dans la tranche d’âge concernée (en moyenne 45-55 ans). Une question de forme personnelle ? On se tromperait en réduisant la fin des cycles menstruels à une question de santé individuelle. En effet, les fluctuations en hausse ou en baisse du taux d’œstrogène peuvent également affecter l’implication dans son emploi.

Et la députée écologiste Djuna Bernard vient d’interpeller la ministre de la Santé luxembourgeois à ce sujet. Que peut faire une salariée que ce “trouble” gênerait beaucoup, trop, au point que les symptômes ressentis deviendraient incompatibles avec son job ? Martine Delprez a été claire sur le sujet : au même titre que tout problème de santé, en cas de ménopause particulièrement indisposante, un arrêt de travail peut être sollicité auprès de son médecin (et donc respecté par l’employeur).

En effet, en fonction de la personne elle-même, mais aussi de la nature de son activités, bouffées de chaleur, troubles du sommeil, sautes d’humeur, problèmes de vessie, maux de tête, douleurs articulaires, perte de cheveux, sécheresse de la peau ou prise de poids (quand on vous dit que c’est sérieux !) peuvent clairement engendrer une perte d’efficacité professionnelle. Et trop souvent, la salariée préfèrera taire les causes de ce changement d’aptitude.

Non-dit = incompréhension

Sauf que la “ménopause honteuse” n’a pas à avoir sa place dans la société, et encore moins en entreprise, a bien insisté la ministre. Rappelant plutôt aux femmes concernées qu’il était « important d’en parler, de ne pas cacher et d’en discuter » avec son entourage. Des amis, des parents, aux collègues ou à sa hiérarchie. Cela évitera toute incompréhension en lien avec les changements de tonicité, de moral, d’engagement pouvant être ressentis.

Il ne faut pas hésiter à faire savoir que la ménopause peut notamment se traduire par des difficultés à s’adapter à un environnement trop froid ou trop chaud, à gérer des charges lourdes, des besoins d’uriner fréquents, une fatigue subite au cours de la journée de travail. Pas du bluff, des vrais révélateurs médicaux des dérèglements affectant l’organisme de la personnelle concernée dont l’employeur -garant de la santé de ses effectifs- doit connaître.

Second conseil : ne pas hésiter à consulter son gynécologue en cas de ménopause “handicapante” (ou plus exactement les années de périménopause qui mènent à ce stade). « Il faut atténuer les symptômes ! », plaide la ministre.

Pour l’heure, Martine Deprez et le gouvernement luxembourgeois n’envisage pas l’instauration d’une possibilité de “retrait” ou “congé” (autre que l’arrêt maladie). À l’image de ce qui est pratiqué aujourd’hui dans les entreprises et administrations dans les cas d’endométriose (règles douloureuses).


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