Les médecins, dentistes, pharmaciens, psychothérapeutes du Grand-Duché doivent tous être inscrits auprès du Collège médical. C’est vers cet organisme que remontent les plaintes concernant les professionnels de santé. Depuis 207 ans (!), c’est lui qui veille sur le parfait respect des règles déontologiques s’appliquant aux blouses blanches citées ci-dessus. Et, visiblement, la tâche s’avère de plus en plus ardue…

Ainsi, n’y a-t-il pas de trop d’une réunion par semaine pour traiter tous les dossiers qui viennent à lui. En 2014, on parle ainsi de 214 plaintes, litiges, dénonciations. Il n’y en avait “que” 69 à étudier voilà cinq ans encore… Signe incontestable que la situation s’est tendue dans les rapports entre les quelque 4.300 médecins (et consorts) et leurs patients, voire même dans les relations entre confrères.

Chacun a ainsi la possibilité de se plaindre des actes/gestes/comportements de son soignant auprès du Collège. À lui alors de trancher les problèmes de tarification ou facturation par exemple. Ou de taper sur les doigts de professionnels ayant pu signer des certificats médicaux erronés ou “de complaisance“.

Si le Collège ne traite pas des possibles insatisfactions liées au milieu hospitalier, il veille à faire remonter à la Justice toute situation qui pourrait relever de la sanction judiciaire pour les cas les plus graves.

Au député Marc Goergen qui s’interrogeait sur les délais de traitement des dossiers, la ministre de la Santé n’a pu apporter de réponse précise. Martine Deprez rappelant que la complexité des plaintes étaient particulièrement variable, et donc la durée d’instruction plus ou moins longue. « Le délai de traitement le plus long d’une réclamation a été de 5 ans», a mentionné la ministre dans une réponse parlementaire.

Une lenteur à mettre, là, sur le compte de réponses qui tardaient à venir du Parquet et de la Direction de la Santé. Mais généralement, les membres du Collègue s’imposent « un délai raisonnable » pour assurer le suivi des affaires.​

Reste que, pour les dossiers qui ne sont pas classés sans suite, des sanctions administratives ou disciplinaires peuvent être signifiées au “médecin” jugé fautif. Avertissement, blâme, suspension temporaire d’exercer voire radiation définitive peuvent ainsi tomber.

En une dizaine d’années, 14 médecins ont ainsi perdu le droit d’exercer au Luxembourg. Que ce soit des généralistes, urologues, dentistes, oto-rhino-laryngologiste et autres.

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