Nez qui coule, yeux rougis, démangeaisons: à chaque allergie ses symptômes. Mais ce qui est sûr c’est que les intolérances physiques se font de plus en plus présentes dans notre quotidien. Avec un impact sur la santé de chacun mais aussi un coût financier. Ainsi, au Luxembourg, les conséquences des phénomènes allergiques pèseraient pour 60 millions d’euros chaque année sur le budget des familles et du système de santé.

C’est dire si mieux connaître les phénomènes allergiques actuels et leur évolution peut avoir de l’intérêt pour chacun comme pour la société. De l’utilité donc de l’étude du Luxembourg Institute of Health (LIH) qui vient de s’attarder sur la santé de 1.462 Luxembourgeois. Et si 42% s’estimaient sujets à des allergies (déjà diagnostiquées), la réalité des analyses sanguines a révélé que le phénomène était d’une ampleur plus grande ampleur. Ainsi, 44% en réalité présentaient les anticorps IgE, signes d’une sensibilisation allergique… Près d’un adulte sur deux donc !

Au Grand-Duché, les facteurs allergisants sont -par ordre décroissant- les pollens d’arbres (chêne, bouleau, noisetier…) les pollens de graminées (prairie naturelle, gazon, bambou…) puis les acariens.

Les jeunes plus exposés

Et aujourd’hui la crainte des scientifiques est de voir s’accroitre le nombre de cas allergiques parmi la population. Une préoccupation sanitaire qui doit être prise au sérieux car, au-delà des signes visibles et plus ou moins temporaires de certaines réactions, l’inflammation chronique provoquée a des répercussions sur le système immunitaire et affaiblit le sujet concerné.

Un affaiblissement qui survient, semble-t-il, de plus en plus précocement dans la vie des Luxembourgeois. Ainsi, note les chercheurs du LIH, le groupe d’âge le plus jeune analysé (25-34 ans) est aussi celui « présentant les taux de sensibilisation les plus élevés et le plus grand besoin de soins médicaux ».

Dans leur analyse, les scientifiques suggèrent donc qu’un lien puissent exister entre mode de vie moderne, éducation différente, conditions de vie en général et apparition d’une inflammation chronique. Mauvaise qualité de l’air ambiant, activités plus sédentaires ou contact avec des environnements exotiques plus fréquents pouvant expliquer la progression du risque allergique parmi les nouvelles générations.

Pour Rebecca Czolk, ce “rajeunissement” des publics impactés est préoccupant. La doctorante voyant là un indicateur impliquant « la nécessité d’agir dans ce domaine, mais démontre également une utilisation raisonnable des fonds publics dans la recherche ». Il faut en effet mieux soigner mais surtout découvrir comment mieux prévenir (voire éviter) ces allergies à l’avenir.

A noter qu’il existe déjà au Luxembourg, la possibilité pour les sujets allergiques aux pollens (on parle là de près de 80.000 personnes, hors frontaliers)  de suivre l’évolution des concentrations “poussières naturelles” possiblement irritantes. Il s’agit du site www.pollen.lu.

 

 

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