Aucune loi n’est encore votée mais le projet est cependant à l’étude : la ministre de la Santé a confié que le passage à 14 semaines du délai de droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) pourrait être prochainement d’actualité au Luxembourg.

Des avancées dès la rentrée ?

Interrogée par les députés Marc Hansen (DP) et Josée Lorschée (Déi Gréng) sur le sujet, Paulette Lenert a reconnu dans une réponse à une question parlementaire que « l’éventuel prolongement du délai de droit à l’IVG de 12 semaines à 14 semaines au Luxembourg est actuellement à l’étude ».

La ministre de la Santé a même ajouté que « des réflexions concernant une éventuelle réévaluation de cette position et une modification législative de la loi modifiée du 15 novembre 1978 relative à l’information sexuelle, à la prévention de l’avortement clandestin et à la réglementation de l’interruption de la grossesse (étaient même) actuellement en cours ».

Et le gouvernement semble vouloir avancer rapidement sur cette question puisque des réunions de concertation seraient prévues entre le ministère de la Santé, la Société de Gynécologie et d’Obstétrique et le Planning Familial dès le mois de septembre.

L’IVG au Luxembourg aujourd’hui

Comme le rappelle le service Maternité du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL), actuellement, l’interruption volontaire de grossesse est autorisée au Grand-Duché jusqu’à 12 semaines de grossesse (14 semaines d’aménorrhées).

L’intervention peut se réaliser soit par la prise d’un médicament en cas de grossesse inférieure à neuf semaines d’aménorrhées, soit dans le cadre d’une intervention chirurgicale pour les grossesses supérieures à neuf semaines et jusqu’à donc 12 semaines maximum. Dans le premier cas de figure, la prise de médicament peut être réalisée à domicile, à l’hôpital, au Planning familial ou dans le cabinet d’un médecin gynécologue. Dans le second cas, la patiente devra obligatoirement se rendre à l’hôpital.

Par ailleurs, Paulette Lenert a rappelé qu’en 2021 601 femmes avaient contacté le Planning familial suite à une grossesse non prévue et 526 interruptions volontaires de grossesse ont été planifiées. La moyenne d’âge de la grossesse au moment de l’IVG était de 4,3 semaines et celle des femmes souhaitant la pratiquer était, elle, d’un peu plus de 28 ans.

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Quels délais en France, en Belgique et en Allemagne ?

En Allemagne, le délai du droit à l’avortement « à titre d’exception » est fixé à 12 semaines de grossesse. Chez les voisins belges, le délai est le même : l’interruption volontaire de grossesse peut être réalisée jusqu’à 12 semaines maximum de grossesse, soit 14 semaines d’aménorrhées.

En France, le délai accordé est plus long puisque l’IVG chirurgicale peut être pratiquée jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse (soit trois mois et demi), ce qui correspond à la 16e semaine après le début des dernières règles.

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