D’accord, la Seine ne saurait prétendre au titre de “fleuve le plus pur” du monde, ni même de France. Mais n’en déplaise à celles et ceux qui doutaient que les épreuves olympiques pourraient se tenir dans ses eaux, c’est en passe de se réaliser. Certes, on est loin du bleu des piscines accueillant habituellement les nageurs mais -si tout va bien- trois compétitions pourront s’y dérouler : les 1.500 m de nage du triathlon (30, 31 juillet et 5 août), les 10 km de natation marathon (8-9 août) et les 750 m du paratriathlon (1er et 2 septembre).

La récente baignade de la ministre des sports française d’abord, puis de la maire de Paris et du “patron du comité d’organisation des JO de Paris 2024 ont convaincu que la Seine était ainsi devenue “fréquentable” (salubre !) pour les sportifs comme celles et ceux qui voudraient y plonger. On n’a pas dit boire non plus…

Certes pour arriver à ce résultat, il aura fallu investir massivement. On parle ici de 1,4 milliard d’euros dépensés dans des stations de traitement pour non seulement dépolluer une partie des eaux rejetées par les millions de Parisiens et banlieusards mais aussi dans des sites d’épuration en amont de la capitale. Sans parler de l’arrêt de nombreux rejets d’eaux sales dans la rivière le long de ses km de rives. Mais ce “Plan baignade” aura fini par payer… Enfin, on croise les doigts.

Mais, au fait, question “baignabilité”, où en sont les rivières du Luxembourg ? Après tout, l’Our, la Sûre, l’Alzette, l’Ernz, l’Attert, la Gander, voire même la Moselle peuvent aussi attirer les amateurs de crawl en milieu naturel… Eh bien, nul ne saurait répondre pour ces 1.200 km de cours d’eau.

Car si l’Administration de la gestion de l’eau (AGE) veille bien à mesurer les propriétés bactériologiques des plans d’eau disposant de plages pour les baigneurs (Lac de la Haute Sûre ou étang de Remerschen par exemple), pas d’analyse de ce type sur les rivières et ruisseaux du pays.

Pour l’ensemble des cours d’eau du Grand-Duché, seul « l’état écologique et chimique est mesuré en analysant la faune et la flore aquatiques et les paramètres physico-chimiques et chimiques », informe Nora Welschbillig, chargée d’études à l’AGE. Pas de traque donc dans les rivières aux coliformes fécaux ou entérocoques qui pourraient nuire à la santé des baigneurs (comme cela se fait par contre aux lacs d’Echternach, de Weiswampach et autres).

💦15 sites autorisés

Mais du côté des scientifiques, on ne se fait guère d’illusions : « la concentration en bactéries des eaux de nos rivières est plus élevée que les normes européennes très strictes à respecter pour une eau de baignade ne l’autorisent ». Et la chercheuse d’expliquer : «  99% de la population du Luxembourg est raccordée à un réseau d’égouttage. Mais en période de pluie, des eaux provenant des réseaux de canalisation d’eaux mixtes se déversent dans les rivières ». Et même si les charges polluantes ne sont généralement « pas très lourdes », cela suffit à rendre la ressource aquatique guère propice aux bains !

Voilà chacun prévenu : mieux vaut donc faire confiance aux 15 sites de baignades officiellement référencés (et contrôlés). En ayant bien en tête que l’autorisation d’y piquer une tête en toute confiance n’est donnée que du 1er mai au 30 septembre toutefois.

 

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