La CNS reste en souffrance financière
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 09/06/2023 à 12:06
Plus de 915.000 asssurés sur lesquels veiller (dont un tiers de frontaliers), près de 5 millions de factures à régler chaque année ou de l’ordre de 790.000 certificats d’incapacité de travail à régulariser : ce n’est pas le travail qui manque à la Caisse nationale de santé (CNS). Ce serait plutôt l’argent…
Ainsi, même avec des recettes perçues en 2022 plus élevées que prévu, la CNS doit afficher un bilan en déficit. Cete fois, le trou est de 41,6 millions d’euros. Somme à relativiser en comparaison avec ses 3,9 milliards d’euros de dépenses.
N’empêche que ce déficit récurrent devient de plus en plus préoccupant. Année par année, le mal ronge en effet un peu plus les réserves financières de l’assurance maladie-maternité. Certes celles-ci s’établissaient encore à 861 M€, mais il ne faut guère se faire d’illusion, vient de rappeler la ministre de la Santé Paulette Lenert : à ce rythme, « le niveau minimal de réserve sera atteint dans les 5 à 6 prochaines années ».
Potions désagréables
Et c’est grave, docteur ? Pas encore à ce stade mais un traitement de choc s’impose. C’est-à-dire une réforme du système de prise en charge des frais médicaux au Luxembourg. Ou, pour être plus clair : réviser les montants collectés auprès des salariés et des entreprises mais aussi revoir certains niveaux de remboursement éventuellement. Deux potions désagréables à faire avaler.
Depuis mai 2022, un groupe de travail a été organisé à ce sujet. Jusqu’à présent, aucun remède n’a été proposé. Pas même lors de la dernière quadripartite, organisée en ce début juin sur les finances de la Caisse nationale de santé, organe vital du fonctionnement de la société luxembourgeoise dans son ensemble.
De cette réunion, on retiendra toutefois certaines piqures de rappel adressées par la ministre de Santé. « En ce qui concerne les frais de laboratoire et les indemnités de maladie, les coûts augmentent de manière disproportionnée », a ainsi déploré Paulette Lenert. Prévenant les acteurs du secteur qu’elle entendait « la situation au sérieux et réfléchir ».
Par ailleurs, il a été convenu qu’il devenait urgent d’améliorer de la prise en charge des prestations dentaires.
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