Le Luxembourg ne produit aucun médicament. Les pharmacies du Grand-Duché doivent ainsi leur ravitaillement principalement à la Belgique voisine qui alimente le marché via divers grossistes. Mais le pays, comme d’autres, souffrent d’insuffisance concernant l’approvisionnement des officines pour certaines substances. Et même si depuis 2022 un Comité de pilotage est chargé de trouver des solutions pour palier ces manques, le bât blesse toujours.

Ainsi, la ministre de la Santé vient-elle de faire le point sur les traitements anti-diabète. Sur les 161 médicaments possiblement délivrables, 9 manquent à l’appel. Y compris le fameux Ozempic.

Pas faute pourtant pour les autorités sanitaires d’avoir réagi face à un “mésusage” de ce médicament (au profit de personnes trouvant là un amaigrissant)… Martine Deprez a d’ailleurs rappelé dans une réponse parlementaire qu’une circulaire a été envoyée à tous les médecins du pays pour les encourager à ne prescrire ce produit qu’aux seuls malades du diabète. Pas suffisant visiblement…

Mais la pénurie d’Ozempic notamment ne concerne pas exclusivement le Luxembourg. Le “manque” est à l’échelle mondiale, et la ministre d’alerter que cette carence devrait perdurer « au moins jusqu’à fin 2024 »… Sachant que ce qui est vrai pour cette médication l’est tout autant pour des produits anti-douleurs, des antibiotiques, des traitements contre épilepsie ou états d’anxiété mais aussi des anesthésiques employés à l’hôpital…

💊Un marché boudé

Le Luxembourg a déjà choisi de se rapprocher de l’Europe pour qu’à l’avenir l’ensemble des ordonnances puissent être honorées, par les produits inscrits et pas forcément des génériques ou que les patients soient privés du traitement espéré. Il conviendrait aussi d’établir un stock (une réserve) national.

Mais sans doute faudrait-il revoir le mode de répartition des médicaments pour le pays. En effet, les volumes sont basés sur les pathologies décelées en Belgique et répartis ensuite en fonction du nombre d’habitants au Grand-Duché et à la potentialité de telle ou telle maladie. Mais cela sans tenir compte ni des particularités de santé locales, ni de la présence de 228.000 frontaliers clients possibles des pharmacies luxembourgeoises.

Par ailleurs, certains laboratoires ne trouvent pas le marché belgo-luxembourgeois intéressant; les prix de vente n’y sont pas assez élevés. D’où le choix de certains producteurs d’expédier sérums, pilules, sirops et autres cachets vers d’autres États au business plus rentable.

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