Franck Vanderbroucke d’un côté, Paulette Lenert de l’autre et surtout au milieu un accord. Celui qui devrait aboutir à terme à la levée d’entraves administratives qui pouvaient exister en matière de prise en charge de soins pour des malades habitant à la lisière entre Royaume et Grand-Duché.

Ainsi, mercredi lors de la 12ème Gaichel (le rendez-vous “annuel” des gouvernements belges et luxembourgeois), les deux ministres de la santé ont validé le même type d’accord que celui qui fonctionne entre la Belgique et la France. Une convention permet en effet aux patients demeurant à la frontière de bénéficier de l’offre de soins la plus proche sans trop de contraintes administratives.

C’est ainsi, par exemple, que chaque année 7.000 patients de la Province de Luxembourg  se rendent à l’hôpital de Mont-Saint-Martin (en Lorraine) pour bénéficier d’une consultation, d’un diagnostic ou de soins dans des spécialités non disponibles sur le territoire belge tout proche. D’ici peu, pareille opportunité sera offerte auprès d’établissements grand-ducaux.

Vie sauvées, séquelles épargnées

Evidemment, il était déjà possible pour un assuré wallon de bénéficier d’un traitement au Luxembourg. Mais faute de disposer d’un formulaire S2 d’autorisation médicale préalable, le malade devait supporter des coûts élevés de remboursement des frais de santé. Sinon, à défaut, certains malades effectuaient de longs et pénibles trajets pour se faire soigner certes dans leur pays mais loin de chez eux.

La récente crise Covid avait déjà permis des échanges facilités par l’urgence sanitaire entre les deux pays. On pense notamment à ces malades belges  accueillis sans soucis au centre de réhabilitation à Colpach. Plus facile de se rendre à 3 km d’Attert que d’aller rechercher un site spécialisé lointain… Le Centre hospitalier Emile-Mayrisch à Esch ou Differdange pouvant, eux aussi, être bien plus accessibles pour des belges que des établissements de leur propre pays.

Car c’est bien cette logique de proximité qu’il convient de faciliter concrètement entre les deux Etats. Des conventions transfrontalières de ce type ont ainsi été convenues entre Bruxelles et Paris en 2007, mais aussi entre la France et le Luxembourg en 2021.

La coopération luxo-belge (et inversement) pourrait aussi porter ses fruits en matière de secours d’urgence. Ainsi, aujourd’hui, les ambulances des SMUR (112) ne se préoccupent plus des frontières géographiques pour porter assistance entre sud de la Province et Nord de la Lorraine. Le temps gagné dans ce type d’intervention a déjà permis de sauver des vies ou épargner de graves séquelles à des personnes victimes d’infarctus ou d’AVC, notamment. Et vu les tensions actuelles pesant sur le système d’urgence de la Province, voilà qui est bien utile. 


Et côté médicaments ?

La rencontre intergouvernementale tenue à Bruxelles a aussi eu un effet apaisant sur des craintes luxembourgeoises. Celles-ci portaient sur des risques de pénurie de médicaments. Mais, la ministre de la Santé luxembourgeoise et son homologue de la Sécurité disent être resortis de la Gaichel “rassurés”. « Les pénuries en Belgique n’auront pas d’impact négatif sur l’accès aux médicaments au Luxembourg », affirmait Paulette Lenert en quittant Franck Vandenbroucke. 


 

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