Des chercheurs du Luxembourg ont mis au point un test permettant de détecter le diabète à partir de la voix d’un sujet. C’est ce qu’a annoncé l’institut de recherche LIH. De quoi s’agit-il ? Les chercheurs se sont basés sur des découvertes antérieures selon lesquelles le diabète de type 2 peut légèrement modifier la voix d’un patient.

« Des recherches ont montré que le diabète peut entraîner des modifications de la voix, en particulier chez les personnes dont la glycémie est mal contrôlée, ce qui provoque des symptômes tels que l’enrouement et la fatigue », affirment les chercheurs. Pour les oreilles d’une personne, de tels changements ne sont pas une raison de se soucier du diabète. Cependant, grâce à une série de programmes informatiques et à l’intelligence artificielle, ces ” biomarqueurs ” peuvent être détectés.

Ce qui est particulièrement important, c’est qu’il s’agit d’une méthode non invasive. Cela signifie qu’il n’est pas nécessaire de prélever du sang ou d’autres échantillons. Les analyses de sang sont relativement chères et ne peuvent que difficilement être réalisées à grande échelle, écrivent les chercheurs dans leur étude publiée dans la revue scientifique ” PLOS Digital Health “.

Des diabètes détectés trop tardivement

Le diabète est désormais considéré comme une maladie populaire. Le mode de vie moderne et le vieillissement de la société y contribuent. Cependant, de nombreux cas de diabète ne sont pas détectés ou le sont tardivement. On estime qu’il y a environ 400 millions de cas non diagnostiqués dans le monde. Un diagnostic tardif peut aggraver la maladie et entraîner par exemple des troubles cardio-vasculaires ou des problèmes neurologique. D’un point de vue économique, ces cas représentent une charge plus importante pour le système de santé publique.

 

La science aspire donc à trouver des méthodes permettant de détecter très facilement et à grande échelle des cas non détectés. Des recherches sont en cours pour trouver de telles méthodes super simples à mettre en œuvre. D'autres approches consistent à examiner les cheveux ou à détecter de légers changements de couleur de la peau sur des photos.

Les chercheurs, sous la direction d'Abir Elbeji et de Guy Fagherazzi de Luxembourg, ont étudié dans leur travail des enregistrements vocaux de plus de 600 participants aux États-Unis. La fiabilité de leur méthode d'IA est à peu près comparable à celle du score de risque ADA. Celui-ci consiste en un bref questionnaire (âge, poids, activité physique, parents diabétiques, etc.). Chez les femmes et les personnes souffrant d'hypertension, l'intelligence artificielle était plus fiable que le test ADA. L'IA ne peut toutefois pas affirmer à 100 % qu'un patient est effectivement diabétique, mais seulement fournir une estimation avec une certaine probabilité.

Ce n'est pas la première fois que des chercheurs tentent de reconnaître à la voix d'une personne si elle est atteinte d'une maladie. Lors de la pandémie de Covid, par exemple, des recherches ont été menées pour détecter de cette manière une infection par le virus du SRAS-Cov2. L'idée est la suivante : Un simple enregistrement sonore (ou un appel à une hotline) aurait suffi à confirmer un soupçon de Covid. L'IA serait par exemple capable de distinguer si une toux est sèche ou humide. Des recherches sur cette méthode ont également été menées au Luxembourg, à l'institut de recherche LIST.

Au célèbre " Massachusetts Institute of Technology " (MIT), des recherches sont menées depuis des années sur des méthodes permettant de diagnostiquer la maladie d'Alzheimer à partir d'enregistrements vocaux. Entre-temps, l'IA est capable de détecter cette forme de démence avec une fiabilité de 78,5 %.

Les chercheurs luxembourgeois veulent maintenant affiner leur méthode. Ils prévoient d'étendre le programme à d'autres groupes de population et à d'autres langues que l'anglais.

 

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