C’est quoi toute cette cocaïne dans les eaux usées luxembourgeoises ?
Publié
par
Edouard Trèfle
le 21/03/2024 à 08:03
Décidément, tout peut se traquer dans les eaux que nous rejetons. On le savait déjà pour le Covid et d’autres virus, voilà que maintenant l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) a lui aussi décidé de mettre le nez dans les tuyaux d’évacuation luxembourgeois. Et au final, les résultats sont, comment dire, stupéfiants !
En effet, en prélevant divers échantillons dans les stations d’épuration de Mamer, Mersch et Boewange (Wincrange), les scientifiques ont détecté une présence de drogues à des niveaux insoupçonnés. Car oui, il est possible de repérer si une population a consommé cannabis, méthamphétamine, cocaïne, amphétamine, Mdma, ectasy ou kétamine car cet usage laisse des traces dans l’urine des individus concernés.
Ainsi, parmi les 88 villes de 17 pays européens où l’opération s’est déroulée, le Grand-Duché est loin de figurer en queue de peloton. Notamment en ce qui concerne la présence de cocaïne. Là, les relevés indiquent une concentration digne de grandes capitales plutôt que de communes “lambda” : à Mersch, les analyses ont enregistré près de 0,28 g de résidus de cocaïne pour 1.000 habitants, à Mamer 0,25 g et 0,12 g à Boevange.
Moins qu’à Anvers ou Amsterdam
Des valeurs certes deux fois plus basses que celles validées pour les capitales belge ou française mais qui devraient faire tiquer les autorités. Des policiers notamment qui se consoleront toutefois en comparant la situation luxembourgeoise avec 🇧🇪Anvers. La “plaque tournante” du trafic de stupéfiants détenant la concentration en cocaïne la plus haute de l’UE.
On parle là de 1,7 g pour 1.000 habitants. Même si, sans doute, ce taux élevé est plutôt dû aux rejets des laboratoires clandestins que le fruit d’un abus de poudre blanche par les habitants de la cité flamande.
Si aucun des stupéfiants traqués n’était absent des analyses au Luxembourg, l’observation a permis de noter que le cannabis était déjà bien en usage sur le pays. La dépénalisation testée depuis l’été dernier au Grand-Duché étant un “élément favorable” à une plus grande représentation ici qu’ailleurs en Europe.
Là, l’étude indique des relevés à 0,09 g à Boevange, 0,11 g à Mersch et 0,13 g pour 1.000 habitants à Mamer. Des seuils plus élevés que dans la capitale de la weed, 🇳🇱Amsterdam, mais loin d’être les plus élevés du continent.
Il sera intéressant de voir si cette année ou dans le futur le Luxembourg acceptera toujours de participer à cette étude. Menée par un observatoire public et indépendant, elle a été mise en place en 2011. Une longévité qui lui permet maintenant de comparer l’évolution de la prise de stupéfiants et la nature des produits fumés, ingérés, injectés. Les chercheurs ayant même poussé le “vice” jusqu’à faire des comparatifs entre les taux enregistrés en semaine ou le week-end.
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