Des éclairs illuminant le ciel; des grêlons tambourinant sur les toits; des rafales de vent de près de 90 km/h secouent les arbres  : voilà le type d’orages attendus pour ce lundi soir. Au Grand-Duché, en Lorraine, en Wallonie ou dans les Länder voisins : l’alerte météo est la même. Mais par ce temps, on pourrait facilement tomber dans l’erreur en pensant que la pluie purifie l’air et atténue les symptômes chez les personnes allergiques aux pollens. Ce n’est pas le cas, les épisodes orageux pouvant même être plus pénibles à subir pour les sujets asthmatiques.

Selon l’institut allemand Robert-Koch, environ 20% des enfants et près de 30% des adultes souffrent d’allergies au moins une fois dans leur vie. Un chiffre qui n’a cessé d’augmenter depuis les années 1970 avec une progression encore plus forte pour les cas d’asthme. Une vérité partagée au Luxembourg et sur la Grande Région toute entière.

Mais au-delà des troubles respiratoires quotidiens, pour certains sujets, “l’asthme d’orage” est une punition supplémentaire. Ce phénomène a été observé pour la première fois dans les années 1980. Depuis, les scientifiques ont pu mesurer la corrélation entre grosses perturbations (pluies + éclairs) et crise plus forte. Des cas ayant été étudiés notamment en Angleterre et en Australie.

Et déjà les spécialistes craignent qu’en raison des dérèglements climatiques, les orages violents vont se multiplier et les poussés d’asthme suivre la même montée en puissance…

Selon un article publié dans le Journal of Health Monitoring, l’asthme dû aux orages se manifeste particulièrement à la fin du printemps et en été. Souvent, les concentrations élevées d’allergènes dans l’air sont mesurables plusieurs jours à l’avance, mais dans les 20 à 30 premières minutes de l’orage, les niveaux sont bouleversés. Et pas pour le bien des sujets…

Voilà comment Robert H. Shmerling de l’Université de Harvard explique ce phénomène  :

  1. Les vents froids descendants concentrent les particules d’air comme le pollen et les moisissures. Les particules d’air sont soulevées dans les nuages.
  2. En altitude, vent, humidité et éclairs réduisent les particules en éléments encore plus fines qui pénètreront alors plus facilement dans les poumons une fois retombées à hauteur d’hommes.
  3. Les rafales de vent transportent les particules en grande quantité. Les scientifiques parlent alors de “conditions épidémiques”.

Les personnes qui souhaitent s’informer sur la situation pollinique au Luxembourg peuvent le faire sur le site internet Pollen.lu. Y figurent non seulement des données sur la situation pollinique (actuellement, attention aux concentrations de particules de graminées) ou la nouvelle appli dédiée.

Tous aux abris !

Des orages violent sont attendus ce soir à partir de 18h dans toute la Grande Région. Côté Grand-Duché, Meteolux a placé tout le territoire en alerte orange. Jusqu’à 22h, les analystes redoutent « des rafales entre 70 et 90 km/h, localement des épisodes de grêle et des quantités de pluie entre 20 et 30 l/m² en peu de temps». La situation peut être suivie sur infocrise.lu.

Côté Lorraine, Météo France a placé tout le quart Nord-Est en alerte orange également. Mêmes inquiétudes du côté du service météorologique allemand DWD.

Pour sa part, dans la journée, Meteobelgique, quant à lui, a attendu le matin avant de relever son niveau d’alerte à “jaune” dans le courant de la journée.