Aidez les scientifiques à lutter contre les algues bleues
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 22/08/2023 à 12:08
Depuis quelques années, des interdictions de baignade sont régulièrement prononcées au Luxembourg. En cause : une “pollution” d’origine purement naturelle : les algues bleues. Même si elles remontent sans doute à près de 3,8 milliards d’années, la science a encore du mal à savoir pourquoi ces bactéries (ce ne sont pas des végétaux) prolifèrent ainsi de plus en plus à la surface de l’eau. Mais une certitude : elles sont aussi dangereuses pour le milieu aquatique que pour les humains ou les animaux.
Au Grand-Duché, le phénomène est observable régulièrement sur bien des étangs ou cours d’eau. Et autant l’Administration de la gestion de l’Eau que les chercheurs du Luxembourg Institute of Science & Technology (LIST) étudient le phénomène avec notamment des concentrations repérables sur la Moselle, les étangs de Weiswampach ou le lac de la Haute-Sûre. Mais difficile d’être présent partout pour repérer l’apparition ou la multiplication de ces amas “gluants”.
Aussi, les scientifiques ont-ils décidé de mettre baigneurs et promeneurs à contribution. Quiconque apercevant ce qui lui semble être des algues bleues est invité à signaler le lieu de sa découverte. Une information capitale pour la recherche, autant que la protection des baigneurs notamment.
Au rang de poison
Pour ce faire, rien de compliqué : il suffit de télécharger l’application mobile Bloomin’Algae. Disponible gratuitement aussi bien sur App Store que GooglePlay, ce programme permet l’envoi de photographies de ce qui est perçu comme des algues bleues et permet de géolocaliser les lieux. A charge ensuite par les experts de valider cette “découverte” et d’en faire bon usage pour le suivi de ces cyanobactéries.
A terme, l’information est rendue publique via un site internet dédié au Luxembourg, sachant que l’appli peut fonctionner sur l’ensemble des pays voisins où ces “algues” sont classées quasiment au rang de poison. « Il est donc majeur d’avoir un maximum de personnes volontaires qui jouent les sentinelles pour nous, indique Jean-Baptiste Burnet, associé de recherche au LIST. Sachant que de notre côté, jusqu’à l’automne, nous pourrons seulement faire 1 ou 2 contrôles hebdomadaires sur des sites fréquentés par le public pour indiquer les risques éventuels. »
Des symptômes à surveiller
En effet, s’approcher de ces masses (généralement présentes dans des lieux peu profonds) peut entraîner bien des tracas. Démangeaisons de la peau, irritation des yeux, douleurs abdominales voire vomissement en cas d’ingestion, maux de tête, fièvre… Même respirer la “brume” s’échappant de ces organismes d’apparence inoffensive peut entrainer des quintes de toux, maux de gorge et chez certains déclencher des crises d’asthme.
Et si pour les humains, en cas de doute, le meilleur réflexe à adopter est de se doucher soigneusement après avoir nagé dans des eaux possiblement contaminées. On se rincera abondamment yeux et oreilles si une irritation apparait. Si les douleurs au ventre persistent, il faut consulter un médecin, un déplacement aux urgences restant recommandé en cas de problèmes respiratoires.
Attention également à ne pas laisser son animal de compagnie se rafraichir en buvant de l’eau où ces “algues bleues” seraient présentes. Il n’est pas rare que des chiens meurent d’avoir ingéré ces bactéries. Bref, même si la canicule de cet fin août, attire vers les eaux fraiches, la prudence doit s’imposer et l’appli Bloomin’Algae rester à portée de main !
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