Les hôpitaux l’ont constaté et interpellé leur ministre de tutelle, Martine Deprez : faute de bien connaître la réalité médicale du Luxembourg, bien des patients accourent (et surchargent) l’accueil des urgences quand un simple passage cher leur médecin famille solutionnerait (plus vite) leur cas. Une mauvaise habitude qu’il convient de remplacer par « le bon réflexe ».

Aussi, voilà le ministère de la Santé faisant la promotion du “médecin près de chez soi’, le fameux généraliste du quartier, du village. « Car, dans la plupart des communes, vous avez accès à des médecins généralistes et des pédiatres de qualité », insiste donc la ministre à l’heure de lancer la campagne “I love my Hausdokter”.

Ainsi appartient-il d’abord à ces professionnels de santé d’accueillir adultes et enfants pour les débuts de grippe, douleurs articulaires, suspicion de diabète, asthme, hypertension, troubles de l’humeur, bilans de santé ou vaccination. Mais aujourd’hui seuls 70% des quelque 680.000 habitants auraient “leur” médecin de famille.

Un tiers de la population n’aurait ainsi pas le bon contact pour prendre soin de sa santé “au plus près”. D’où cette volonté de promouvoir les cabinets de proximité. Et cela même si avec de l’ordre de 500 généralistes et environ 150 pédiatres, l’offre est encore loin d’être optimale au prorata du nombre d’habitants…

La campagne servira aussi à rappeler qu’en dehors des horaires d’ouvertures des cabinets médicaux, il existe dans le pays un service de permanence santé autre que les urgences des centres hospitaliers : les Maisons médicales.

Elles sont actuellement au nombre de trois (Strassen, Belval et Ettelbrück). Et fonctionnent en soirée (de 20h à minuit, les week-ends de 8h à minuit) pour accueillir celles et ceux présentant des « problèmes de santé courants non urgents mais qui ne peuvent pas attendre le lendemain ».

Il est d’ailleurs maintenant question de développer ce type d’infrastructure. Dans l’accord de coalition, il est ainsi écrit que, d’ici 2028, le Gouvernement « après une analyse de faisabilité, le Gouvernement se prononcera pour l’ouverture d’une maison médicale dans la région Est et d’une autre dans la région du Grand Nord du pays dès que la démographie médicale le permettra ».

Par ailleurs, comme pour les commerces, les heures d’ouverture pourraient être « revues et adaptées en fonction des disponibilités personnelles ». En attendant, pensez d’abord à consulter le généraliste le plus proche.

Et pour les salariés  frontaliers ?

Bien sûr pour les travailleurs-assurés résidant en France, Belgique ou Allemagne, l’accès à un généraliste luxembourgeois ne pose aucun problème. En effet, une fois que l’employeur a inscrit son personnel auprès du Centre commun de la Sécurité sociale en début de contrat, les droits Santé sont les mêmes qu’un résident : remboursement des consultations (généralistes comme spécialistes) , médicaments, soins dentaires, aides visuelles, prévention, prestations paramédicales…

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