Sans autorisation de l’employeur, un salarié n’a pas le droit de s’absenter de son lieu de travail. Et cette règle s’applique au Luxembourg pour les rendez-vous chez son médecin traitant ou son dentiste. Aussi, afin d’éviter une sanction, il convient de s’assurer d‘avoir l’aval de sa hiérarchie avant de quitter son poste pour se rendre à un examen médical programmé durant la journée de travail.

Ainsi, dans le Code du travail luxembourgeois, l’employeur peut demander au salarié de prendre congé pour cette visite ou rattraper les heures consacrées à cette visite médicale. Certes, dans la plupart du temps, les entreprises sont plus souples que cela, mais pas toutes visiblement. C’est ce qui a poussé Susana Bernardo à déposer une pétition publique pour que les modalités changent.

Selon elle, l’idéal serait qu’en utilisant un certificat médical de présence (délivré par le professionnel de santé consulté), ce temps soit pris en compte comme des “heures de maladie”. Autrement dit un temps qui ne sera plus payé par l’employeur mais la Caisse nationale de santé.

Du gagnant-gagnant

Aujourd’hui, la pétitionnaire regrette le dilemme qui s’impose à certain-e-s salarié-e-s qui se retrouvent « confrontés à la difficulté de devoir choisir entre prendre soin de la santé et conserver les jours de congé pour des moments de repos ou des urgences familiales. »

Par ailleurs, des employé-e-s à la santé fragile se retrouvent dans l’obligation de consulter souvent généralistes ou spécialistes. De fait, ces personnels peuvent voir vite fondre leur nombre de jours de congé. « Cette situation crée un stress inutile et peut dissuader les employés de consulter un médecin pour des problèmes de santé mineurs mais importants », alerte donc Susana Bernardo.

Si la pétition n°3428 venait à obtenir 4.500 soutiens, elle serait débattue par les députés et ministres concernés. Et ceux-ci pourraient être sensibles à un argument soulevé par la proposition : « Permettre aux employés de se rendre à leurs rendez-vous médicaux sans devoir prendre de congé encouragera une culture de prévention et de soins proactifs. Cela réduira les risques de maladies graves et les absences prolongées, ce qui bénéficiera non seulement aux employés mais aussi aux employeurs en termes de productivité et de moral des équipes ».

Autrement dit : si le pays veut moins d’actifs s’absentant pour raison médicale, autant faire en sorte qu’ils et elles se portent au mieux.

Il est à noter que dans certaines conventions collectives (comme celle des Banques), il est inscrit que « dans les limites du raisonnable », les visites médicales ne sauraient être à charge du salarié (donc pas de prise de congé nécessaire). Il est donc utile de bien relier la possible convention collective établie dans son entreprise ou pour son secteur afin de connaître la procédure à suivre.

Ces exceptions à connaître

Que ce soit clair : quitter son poste pour suivre un rendez-vous médical ne peut être retenu comme une faute grave et amener à un licenciement. Par contre, à défaut d’avoir signalé cette absence et obtenu un accord, le risque d’un avertissement est possible.

Le Code du travail luxembourgeois comprend toutefois une liste d’absences considérées comme un temps de travail, et qui doivent donc être rémunérées comme des heures effectivement prestées. Il s’agit des “visites médicales obligatoires“.

Cela inclut notamment la visite d’embauche ou l’examen de reprise au terme d’un arrêt de 6 semaines, la visite pour femme enceinte ou bilan de santé en vue d’un reclassement.

 

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