Aucun groupe pétrolier n’a encore osé au pays. Pourtant les totems des stations-services luxembourgeoises pourraient très bien proposer plus de tarifs que ceux des habituels diesel, sans-plomb et GPL vendus. En effet, un règlement européen invite les distributeurs à mettre en place une politique d’affichage de prix similaire pour les carburants “traditionnels” et “alternatifs”. Ainsi, la valeur d’un trajet à l’hydrogène (H2), au Gaz naturel comprimé mais surtout grâce à un moteur électrique pourraient tout aussi bien figurer en haut de ces panneaux visibles depuis la route.

Le plus souvent l’affichage se fait, mais côté shop des stations-services.

« En fait, l’obligation porte sur la parfaite connaissance des prix à donner au public, pas forcément sur le support », tempère Patrick Wildgen de la Direction de la protection des consommateurs. Ainsi, le client qui approche d’une pompe ou d’une borne de recharge dans une station-service doit avoir sous les yeux le tarif qui s’appliquera à son usage. Qu’il utilise une prise ou un pistolet, peu importe.

« Un montant à jour sur une machine dont le compteur a été vérifié ! », insiste le fonctionnaire. Rappelant que, de toute façon, l’administration luxembourgeoise ne manque pas de contrôler autant les prix que le calibrage des appareils de mesure dans tous les commerces, et donc les stations-services.

2,3 fois moins onéreux

Mais l’Europe a voulu que l’affichage des prix de recharge soit aussi un vecteur de promotion de l’électromobilité. En montrant concrètement combien un “plein” en kWh pouvait être moins coûteux qu’avec un carburant usuel. D’où l’idée d’imposer une présentation d’un « coût estimatif » pour 100 km parcourus.

Le mode de calcul est quelque peu savant, mais clairement normé. « On tient compte de la motorisation mais aussi des 3 modèles les plus immatriculés l’année précédente pour chaque énergie, il y a ensuite une règle de pondération et tout cela donne une valeur », résume Gilles Caspar du ministère de l’Économie.

Complexe mais parlant. Ainsi pour le dernier relevé (fin 2024), un plein électrique revenait 2,3 fois moins cher qu’un plein de sans-plomb. On verra si, au Luxembourg, cet écart est toujours aussi avantageux dans les mois à venir ; la levée du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie ayant entraîné un net rebond des prix.

La nouvelle réglementation européenne contraint aussi à une claire information des usagers des bornes installées sur le domaine public aussi bien que les parkings de supermarchés, de concessions automobiles, de restaurants, les P+R, par exemple. « La transparence des prix est la même, assure ainsi Patrick Wildgen. Ce sont juste les modalités de présentation qui changent. »

Certaines bornes ne disposant pas d'écran (notamment les moins puissantes, sous les 50 kW), un simple affichage extérieur est autorisé. La plupart du temps des opérateurs ont donc apposé un QR-code à flasher par l'usager. En un clic, doit alors apparaître le coût de la recharge.

Pour les bornes plus puissantes (+ 50 kW), les données à fournir sont plus complexes souvent. En effet  certains opérateurs ne font seulement payer que le montant de l'électricité consommée, d'autres y ajoutent des forfaits par minute de recharge, temps d'occupation de l'emplacement, taxe de session, etc. « Tout cela est parfaitement légal mais doit être précisé avant le démarrage de la charge. Ainsi, le consommateur n'est pas dupé au final », insiste Gilles Caspar.

Et gare aux opérateurs qui manqueraient d'actualiser leurs tarifs ou se montreraient incomplets : la sanction guette. Comme pour tout défaut ou non-affichage de prix, une amende de 250 euros peut être infligée. Un montant à multiplier par le nombre de bornes non mises à jour…

 

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