Prendre l’avion n’a rien d’écologique. Les vols les plus courts et les jets privés en particulier sont considérés comme des “destructeurs du climat” et, depuis quelques années, certain-e-s témoignent même d’une « honte de voler » lorsque vient le monter de monter à bord d’un avion. Le fait que les gaz d’échappement nocifs soient diffusés à haute altitude jouant un rôle néfaste sur l’environnement.

Auusi, l’Union européenne a décidé qu’à partir du 1er janvier 2025, les compagnies aériennes devaient ajouter à leur carburant au moins 2% de biokérosène (aussi appelé “sustainable aviation fuel” ou SAF). Il s’agit là produit élaboré à partir de plantes ou d’algues. Et, bien sûr, les compagnies aériennes luxembourgeoises, Luxair et Cargolux, sont bien entendu concernées.

Après avoir consulté les deux entreprises, le ministre de l’Environnement Serge Wilmes n’a pas  qu’elles s’attendaient toutes deux à des coûts de fonctionnement plus élevés. Une hausse des frais liés à ce “carburant vert” qui pourrait être en partie répercutée sur les clients, touristes, passagers d’affaires ou fret.

Dans une réponse parlementaire, le ministre rappelle ainsi que le litre de biokérosène coûte 5 à 6 fois plus cher que le fuel commercial usuel… Toutefois, il convient de relativiser l’impact du SAF dans le prix d’un “plein”, ce carburant n’entrant que pour 2% du mélange

Prévisions difficiles

Pour voler plus proprement, Cargolux effectue déjà depuis quelques années des vols avec SAF. En 2023, la compagnie aérienne de fret a déjà volé vers Shenzhen avec du biokérosène dans son réservoir, devenant ainsi la première compagnie aérienne à décoller du Findel avec du SAF dans son réservoir.

En tous cas, le gouvernement luxembourgeois soutient le projet du “Green Deal” européen, dont cette réglementation fait partie. Le Grand-Duché s’est même engagé à ce que les règles ne s’appliquent pas seulement aux compagnies européennes, mais à toutes les compagnies aériennes qui décollent depuis l’aéroport national.

Le ministre est toutefois conscient que les compagnies aériennes sont un secteur “hard-to-abate“. Cela signifie qu’elles dépendent du carburant et ne peuvent pas passer facilement à d’autres types de propulsion (par exemple électrique).

Pour compliquer encore les choses, les matières premières utilisées pour le biokérosène sont les mêmes que celles utilisées pour le biodiesel destiné au transport routier. Cela pourrait entraîner une augmentation de la demande et donc un renchérissement du produit, explique le ministre.

Mais le prix dépendra également de l’offre future sur le marché mondial. Il est donc difficile de faire des prévisions sur le coût à venir.

Il est prévu que l’Union européenne rédige en 2027 un rapport sur l’usage du biokérosène, dans lequel les facettes économiques seront mises en évidence. Sur cette base, il sera examiné si les règles doivent être adaptées.

 

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