Voiture : passer à l’électrique, oui, mais avec quelles aides ?
Publié
par
Aymeric Henniaux
le 01/07/2022 à 09:07
Le projet de la Commission européenne de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves d’ici 15 ans a bien été approuvé dans la nuit du 29 juin par les 27 États membres de l’Union européenne. Concrètement, la mesure équivaut à l’interdiction d’acheter des véhicules légers neufs roulant au diesel, à l’essence mais aussi les hybrides (essence-électrique).
Des freins persistants
Si cette décision est une incitation supplémentaire des gouvernements européens à franchir le pas de l’électrique lors de l’achat de son prochain véhicule, reste que les prix des voitures roulant à l’énergie propre sont toujours élevés.
Dans un comparatif publié l’an passé, L’Automobile magazine fixait le prix moyen d’un véhicule électrique neuf autour des 30 000 euros. À titre d’exemple, la Renault Zoé, porte-étendard du marché français de l’électrique, est proposée à partir de 32 000 euros au Luxembourg.
Outre le prix du véhicule, le manque de bornes de recharge est également toujours un problème, malgré les gros efforts à noter depuis deux ans en la matière. Ainsi, fin 2021, près de 1 000 bornes Chargy (le réseau de bornes de charge publiques) étaient annoncées sur l’ensemble du Luxembourg dont plus d’une centaine dans la capitale.
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Jusqu’à 9 000 € d’aides chez nos voisins
Quelques heures après la décision des États-membres de l’UE, le ministre de l’Économie français, Bruno Le Maire, confirmait que le bonus écologique de 6 000 euros proposé dans l’hexagone (qui devait s’arrêter en juillet), serait prolongé jusqu’à la fin 2022. Il justifiait sa décision par « l’ambition de la France d’accélérer la transition du véhicule thermique vers le véhicule électrique ». Actuellement, autour de 10 % des véhicules en circulation en France sont électriques.
En Allemagne, l’aide de l’État peut monter jusqu’à 9 000 euros pour l’achat d’une voiture électrique neuve ; elle s’est vue prolongée sur l’ensemble de l’année en cours. En Belgique, s’il n’existe pas en tant que telle une prime incitative à l’achat d’un véhicule « vert », les régions (notamment la Flandre) ont adopté des mesures récompensant les conducteurs de voitures non polluantes (baisse de la taxe de mise en circulation…).
Et au Luxembourg alors ?
Actuellement, une prime de 8 000 euros est proposée aux acheteurs d’un véhicule électrique neuf, dont la consommation ne dépasse pas les 18 kWh/100 km. Les voitures électriques ne consommant pas plus de 20 kWh/100 km sont également concernées, à la condition que leur puissance maximale n’excède pas 150 kilowatts. Cette prime s’intègre à un programme plus global, baptisé « Clever fueren », dont l’objectif est de tendre à la mobilité à zéro émissions de CO2.
Début juin, François Bausch, le ministre de la Mobilité, rappelait que « 7 056 aides financières ont été accordées depuis 2019. 43 % des dossiers concernaient des propriétaires privés et 57 % des entreprises ».
Une tendance déjà amorcée ?
Bon élève dans le domaine de la mobilité « propre », le Luxembourg peut se targuer d’avoir déjà près d’un quart de ses nouvelles immatriculations roulant à l’électrique ou étant hybrides (23,7 % sur les quatre premiers mois de 2022, dont plus de 14 % en 100 % électrique d’après les ministères de l’Écologie et de la Mobilité).
Quant à réussir à faire face à la demande, le gestionnaire des réseaux d’électricité luxembourgeois Creos assure que le Luxembourg est prêt. Interrogé par nos confrères de Paperjam, Alex Michels, responsable de la gestion d’actifs chez Creos, prévoyait ainsi « plus de 130 000 nouvelles voitures électriques en circulation à l’horizon 2035, entraînant au total une consommation en électricité de 255 229 650 kWh. C’est beaucoup, mais le Luxembourg pourra faire face, en misant notamment sur l’augmentation d’une production d’énergie renouvelable ».
Depuis, certaines voix se sont élevées pour nuancer quelque peu le tableau, mettant par exemple en avant le risque de saturation du réseau si des milliers de conducteurs décident de recharger leur véhicule électrique en même temps. Les treize prochaines années avant 2035 seront définitivement décisives.
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