Plus les années passent et… plus le taux d’échec à l’examen pratique du permis de conduire augmente au Luxembourg ! Et ce n’est pas la sévérité des examinateurs, tous “assermentés et agréés par l’État, qui serait la cause de ce manque de réussite des apprentis-conducteurs, estime François Bausch. Non, pour le ministre de la Mobilité, les raisons sont autres et diverses.

A l’occasion d’une réponse parlementaire, le ministre reconnaît que bien plus de Luxembourgeois sont recalés à l’heure d’évaluer ce qu’ils valent volant en main que dans les autres pays de la Grande Région. Alors que 🇱🇺45 % des candidats sont recalés au Grand-Duché tous permis confondus, le taux serait de 🇩🇪40 % en Allemagne, 🇫🇷42 % en France et toutefois équivalent en Belgique (🇧🇪45 % donc). L’écart n’est donc pas si grand.

L’explication des “mauvais résultats” tiendrait, notamment, d’un changement d’état d’esprit de la jeunesse à l’égard du permis. “Graal” d’indépendance qu’il était urgent d’obtenir il y a quelques années, la validation de ses acquis en matière de conduite ne serait plus une priorité. Sans parler de laisser-aller, les candidats aborderait l’examen avec moins de pression et… d’attention sans doute. Après tout, l’offre de transports publics gratuits peut prendre le relai pour assurer les déplacements du quotidien !

Automatismes et bons réflexes

Par ailleurs, note le ministre, les conditions de circulation au Luxembourg ont considérablement changé en quelques années. Rouler dans un trafic plus dense, entouré de conducteurs plus (voire trop)  pressés et sur un réseau parfois XXL peut faire perdre leurs moyens à certains. Tout comme il faut aujourd’hui maîtriser un environnement où plus de vélos ou de trottinettes partagent la chaussée. De “nouveaux dangers” qu’il faut appréhender. en plus des autres véhicules et des piétons.

Par ailleurs, le “nez dans leur portable” quand ils sont passagers, les jeunes appréhenderaient moins l’art et la manière de conduire. Un apprentissage qui se faisait jusqu’alors de façon diffuse quand ils ou elles montaient dans le véhicule des parents. Ces temps d’apprentissage et d’auto-initiation n’existant plus, les seules heures de conduite accompagnée ou aux côtés d’un instructeur ne suffisent peut-être plus à acquérir tous les bons « réflexes et automatismes », distille François Bausch.

Afin de « réagir à ces évolutions (...) et mieux préparer les jeunes conducteurs aux défis de la circulation moderne », le ministre suggère donc d'emprunter deux nouvelles voies. L'une pouvant se faire dans le cadre scolaire (mettre l'accent sur la conscience des risques); l'autre pouvant consister à réformer (entendre "augmenter") le nombre d'heures de conduite obligatoires avant l'examen pratique du permis.

Aujourd'hui, un-e élève doit cumuler a minima 12 heures de conduite avant de s'asseoir aux côtés de l'examinateur. Sachant aussi que, désormais, plus d'un tiers des futurs conducteurs choisissent un apprentissage en conduite accompagnée. Formule dont le taux de réussite au permis B est le plus élevé (56%).

A noter enfin que, côté examen théorique, les élèves semblent bien maîtriser leur Code de la route. Ainsi, en 2022, sur les 9.195 postulants plus de 7 sur dix ont obtenu leur validation.

 

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