François Desquenes le reconnait volontiers : l’état du réseau routier wallon « n’est pas optimal (et c’est un euphémisme !)… un état parfois pas suffisant pour rouler en toute sécurité et fluidité ». Mais voilà, auparavant dans l’opposition, l’homme est devenu ministre des Infrastructures et de la Mobilité du gouvernement régional. À lui donc la charge d’entretenir et mieux rehausser le niveau des voies de circulation.

Des investissements pour lesquels la nouvelle majorité MR/Engagés a bien l’intention de consacrer un « effort de rattrapage ». Autrement dit d’importantes dépenses. Et pour concilier cette volonté à celle de ne pas augmenter la pression fiscale sur les habitants, c’est bien l’idée d’introduire une vignette qui tient la pole position.

Pour les Wallons, le dispositif devrait être indolore financièrement. Le montant de la vignette étant déduit de la taxe de circulation ou de mise en circulation. Alors qui va payer ? Tous les autres usagers qui empruntent les autoroutes régionales et dont la remise à niveau pèsera ainsi plutôt sur le dos des étrangers que des locaux.

La voie et la voix de Touring

“L’astuce” trouvée dans l’Accord de majorité ressemble à cette vignette que la Suisse impose déjà à celles et ceux qui traversent le pays par ses autoroutes. Le réseau wallon comptant quelque 5 millions d’usagers non-wallons et non-belges, le nouveau sésame pourrait vite s’avérer rémunérateur pour les caisses publiques…

Sauf que cela, c’est l’espoir. Pour passer du projet à la réalité, il va falloir encore quelques mois de réflexions. Par exemple, pas question d’introduire dans le dispositif les + de 3,5 tonnes qui payent déjà un “droit d’usage” pour rouler dans la région. Où et comment vendre ladite vignette aux automobilistes de passages arrivant de France, Allemagne, Luxembourg ou d’ailleurs ? Quid des conducteurs issus des autres régions du pays.

Sur ce dernier point, le ministre Desquenes attend la formation des autres gouvernements régionaux pour se rapprocher de ses homologues. Ce n’est qu’ensemble qu’une solution viable à l’échelle de tout le pays sera envisageable. Cela rejoindrait d’ailleurs un souhait émis par Touring qui, à l’annonce du programme de coalition wallon avait tiqué sur une limitation au seul territoire régional.

L’organisation s’était même dite « plutôt favorable à un système de tarification routière intelligent, basé sur le moment, le lieu et la distance parcourue par les automobilistes ». L’avenir dire si c’est bien cette direction que le gouvernement avec Adrien Dolimont au volant empruntera…

 

⏰En rubrique TRAFIC,
estimez votre temps de route au Luxembourg