Ça ne fait jamais plaisir de recevoir un avis de contravention. Mais quand, dans la même journée, le facteur en dépose une demi-douzaine dans votre boite aux lettres, il faut commencer à douter. Soit de votre bonne connaissance/application du Code de la route, soit du système de procès verbaux. À Thionville, cette mésaventure vient d’arriver à des centaines de particuliers. Sans avoir commis la moindre infraction, certains automobilistes se sont ainsi vus reprocher des défauts de stationnement.

Aussi, depuis quelques semaines, l’incompréhension et la grogne commençait à monter. Au point de remonter aux oreilles des élus. Et le maire Pierre Cuny d’en arriver à la conclusion que nombre de ces contraventions étaient bien adressés à tort à des conducteurs en règle dans la façon dont ils avaient garé leur voiture dans la cité mosellane.

Faute avouée, erreur corrigée dans la foulée. Ainsi, le premier magistrat de Thionville a décidé purement et simplement de faire disparaître l’ensemble des PV pour stationnement émis sur les six derniers mois.

À oublier donc le règlement de 30 euros exigés par chaque courrier pour une infraction possiblement fausse repérée entre le 1er juin et le 9 décembre dernier. Pour ceux qui auraient déjà réglé leur(s) amende(s), Pierre Cuny est prêt à faire un geste. Ainsi qui se sent injustement punis, peut aller avec ses amendes à la Police municipale ; les agents vérifieront alors (avec les images vidéo) si la faute punie était réelle ou non, et donc si un remboursement s’impose.

Il est aussi possible de déposer un recours auprès de l’Antai (l’Agence nationale à l’origine du bug).

Si cette vérification est rendue possible, c’est parce que depuis le début 2024 c’est la méthode LAPI qui est utilisée pour établir les contraventions en ville. Une voiture banalisée équipée de capteurs lisant les plaques d’immatriculation repèrent ainsi les usagers n’ayant pas réglé leur temps de stationnement à l’horodateur et le PV est immédiatement édité.

Sauf que, normalement, le système informatique coordonne lecture de plaques et données de stationnement, ce qui n’a visiblement pas été le cas en toutes circonstances… En plus, ici, c’est près d’un semestre de sanctions qui semblent avoir été stockées dans le système informatique avant d’être “lâchées” dans la nature. D’où la stupéfaction des conducteurs.

L’an passé, ce sont environ 12.000 contraventions pour stationnement abusif ou génant qui ont été valablement été dressées à Thionville.