C’était le deuxième incident en un mois au Findel… Alors qu’il se posait sur la piste 6 de l’aéroport luxembourgeois, le dimanche 14 mai 2023 à 17h, un Boeing B747-4R7F perdait une partie de son train d’atterrissage. Sale coup pour l’appareil volant sous les couleurs de Cargolux dont l’équipage allait toutefois réussir à maintenir l’appareil sur le tarmac.

Plus d’un an plus tard voilà le 1er rapport d’enquête publié. Un rapport préliminaire dont le ministère de la Mobilité luxembourgeois ne manque pas d’indiquer que le contenu reste « susceptible d’être modifié ». Et au fil des 7 pages tous les détails sur cette péripétie (qui n’a pas fait de blessé) sont donnés.

Ainsi, dès 16h08, un message d’alerte s’affichait dans le cockpit et cela alors que l’avion avait été autorisé à décoller pour rejoindre Chicago. Un “Gear disagree” qui va entraîner plusieurs décisions : il est ainsi choisi de rejoindre au plus vite le sol luxembourgeois. Le train est sorti et l’avion largue autant de kérosène que possible afin d’arriver le plus léger.

Au total, 40 tonnes de carburants seront ainsi dispersés dans le ciel de Belgique. Un délestage mené« principalement dans les Ardennes sur une hauteur de 10.000 pieds », avaient précisé les autorités luxembourgeoises au moment des faits. Quelques tours en altitude et voilà le Boeing et son chargement autorisés à atterrir, les secours au sol étant prévenus.

Le rapport détaille alors ce qu’il va se passer : « Lorsque l’avion touche le sol à 17:00:46, le bogie de roue, avec une partie du cylindre intérieur, se sépare de l’avion. Le train d’atterrissage s’est alors détaché et a percuté à plusieurs reprises la partie inférieure du fuselage arrière, puis le stabilisateur horizontal droit ».

C’est la tour de contrôle qui va signaler l’incident mécanique à l’équipage qui, lui, ne s’est rendu compte de rien. Le Boeing est immobilisé sur le tarmac, ne présentant que quelques bosses, rayures et dommages à son carénage. La surface de piste, elle, « a été éraflée par les pièces qui se sont détachées du train d’atterrissage ». Un revêtement qui « a dû être réparée avant la réouverture de l’aérodrome le jour-même ».

Les experts qui signent le rapport témoignent que sitôt après le décollage, la vidéosurveillance témoigne d’un problème dans la remontée du train. Avec même un « dégagement de vapeur » observable au décryptage des images.

Un précédent à Amsterdam

Après analyse de l’incident et études des pièces, le rapport indique qu’un lien peut être fait avec un problème similaire détecté en 2005, sur un autre Boeing 747 de fret qui s’envolait depuis l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol.

Toutefois le constructeur US a repoussé la thèse d’un possible “bis repetita”. Les pièces du problème technique de 2005 (sur le Boeing luxembourgeois affichant 23 ans d’activité au compteur) n’étant pas forcément celles en service sur le vol défaillant de l’an passé.

Le rapport final est en cours d’écriture, et pour l’heure le “cas Cargolux” n’a pas entraîné de recommandation particulière pour les compagnies utilisant le même type de matériel. Au Grand-Duché, l’Administration des enquêtes techniques n’a pas ajouté de commentaire à son analyse initiale.

 

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